France-Suisse : Wawrinka refroidit Tsonga et calme l’ambiance

Stanislas Wawrinka - AFP
La chronique médiatico-sportive des derniers jours n’avait d’yeux que pour lui. Roger et son dos en compote par-ci, Federer et son retour à l’entraînement par-là. A croire que la menace n’avait qu’un visage, celui de l’homme aux 17 tournois du Grand Chelem et au deuxième rang mondial. C’était oublier un peu vite l’autre tête de l’hydre helvète… Benoît Paire, consultant RMC Sport pour cette finale de Coupe Davis, avait pourtant insisté sur les ondes du Super Moscato Show : « Wawrinka peut gagner la rencontre à lui tout seul. » Une prédiction qui a pris tout son sens ce vendredi après-midi dans le splendide écrin du stade Pierre-Mauroy. Devant 27 432 spectateurs, record mondial de l’ère Open en Coupe Davis battu, Stanislas Wawrinka a rappelé à la planète balle jaune pourquoi il ne fallait surtout pas le sous-estimer.
Quatrième joueur mondial, vainqueur de l’Open d’Australie en début de saison et encore demi-finaliste du Masters la semaine dernière, le numéro 2 suisse a prouvé avec la manière pourquoi il était supérieur au numéro 1 tricolore, Jo-Wilfried Tsonga. Peut-être un peu dépassé par la pression de l’enjeu et du contexte populaire, ce dernier entamait très mal les débats en concédant deux breaks pour voir filer la première manche 6-1… en moins de 30 minutes ! Bien entré dans sa partie, frappant le bois des deux côtés, le Suisse poussait le Français à multiplier les fautes directes et la perspective d’une raclée expéditive grandissait au fil des minutes. Tsonga retrouvait vite sa première balle et semblait enfin à la hauteur de l’événement en deuxième manche, arrachant un break pour s’offrir le set 6-3. Mais Wawrinka est tout sauf homme à perdre ses moyens.
Pitkowski : « Si Federer est diminué, Wawrinka est en plein forme »
Poursuivant sa démonstration de tennis juste, agressif au service comme au retour, efficace au filet et patient en fond de court, « Stan » se détachait inexorablement dans la troisième manche avec un break au meilleur moment pour l’emporter 6-3. Dépassé dans tous les secteurs, Tsonga tente alors de s’appuyer sur le public pour enflammer l’ambiance et le porter vers un exploit. Mais Wawrinka restera au-dessus. Bien trop au-dessus. Deux autres breaks plus tard, Stanislas s’adjugeait le quatrième set 6-2 pour mettre fin à la rencontre en 2h24. Une entrée en matière idéale pour la Suisse qui mène désormais 1-0 et va avoir l’occasion de porter son avance à 2-0 au terme du premier jour. De quoi mettre un peu plus la pression sur Gaël Monfils. Opposé (sauf retournement de situation inattendu) à) Roger Federer, « la Monf’ » n’a pas le droit à l’erreur si les Bleus ne veulent pas voir leur espoir de Saladier d’argent se réduire comme peau de chagrin.
D’autant que les Français le savent désormais mieux que quiconque : il faudra être fort, très fort, pour battre Wawrinka ce week-end. « On ne va pas faire de prédiction sur ce qui va se passer jusqu’à dimanche soir mais ce match montre que Wawrinka est en pleine forme, juge Sarah Pitkowski, membre de la Dream Team RMC Sport. Il est monté en puissance pendant la rencontre et malheureusement, Jo n’a pas réussi à s’extérioriser, à être un peu culotté, à tenter des choses pour renverser la vapeur. On a bien compris que même si Federer est diminué, Wawrinka est lui en pleine forme. C’est un candidat extrêmement dangereux. » Et Benoît Paire de confirmer : « On est un petit peu déçu, mais il y avait beaucoup de pression et d’enjeu sur ce premier match. Il affrontait Wawrinka, qui est 4e mondial et qui joue très, très bien. Ça n’est pas passé. Je suis un peu déçu du public, qui aurait pu pousser un petit peu plus dès le début pour libérer Jo. Stan en a profité. Il a été très solide, très puissant. Il mérite sa victoire. »