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La lassitude de Noah? "On ne la ressent pas du tout" assure Tsonga

Qualifié dimanche avec l’équipe de France pour la finale de la Coupe Davis, après avoir apporté le troisième point décisif contre le Serbe Dusan Lajovic, Jo-Wilfried Tsonga a livré ses impressions juste après son match dans Total Sport sur RMC. Le n°1 français est notamment revenu sur l’ambiance un peu étrange qui a semblé entourer les Bleus à Lille et plus particulièrement sur le malaise qui a grandi jour après jour au sujet du comportement de Yannick Noah sur la chaise de capitaine. Pour "Jo", si Noah a affiché une mine renfrognée en externe, rien de tout cela en interne…

A l’issue d’un week-end quelque peu étrange pour les Bleus face à un adversaire soi-disant bien inférieur en l’absence de Djokovic, ce qui a eu le don de mettre encore un peu plus de pression sur les épaules des joueurs français, le n°1 tricolore était aussi (et surtout) attendu pour évoquer le cas Noah.

La qualification acquise après le gain du troisième point dimanche face à Dusan Lajovic (2-6, 6-2, 7-6, 6-2), Jo-Wilfried Tsonga a accepté d’évoquer le malaise entourant le comportement du capitaine des Bleus. Ce dernier n’a pas caché sa lassitude et n’a pas offert ses attitudes habituelles sur le court. Semblant en froid avec ses joueurs, il est souvent resté en retrait, lui qui souvent s’accroupit pour parler à ses protégés à chaque changement de côté.

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"Yannick, je crois qu’il est là pour une chose : nous voir gagner, a immédiatement tenu à affirmer un JWT qui se veut rassurant sur l’état d’esprit du capitaine. C’est quelqu’un qui est extrêmement intelligent. Au niveau des relations humaines, il est très empathique. Il sent les choses, il sent les gens. Avec moi, clairement, il sent bien que je ne suis pas forcément le genre de joueurs à qui il faut mettre trop de choses dans la tête mais les mots sont forts. Moi, j’ai besoin de sérénité et il le comprend très bien. Avec d’autres joueurs, il sera certainement différent."

En résumé, pour le joueur manceau, Noah a probablement joué l'intox : "Il est très intelligent. Il y a ce qu’il laisse paraître et ce qu’il se passe en interne. Je peux vous dire qu’il est là pour gagner. Nous, la lassitude, on ne la ressent pas du tout."

"J’adore le tennis, c’est clairement ma passion, j’adore la Coupe Davis, mais…"

Outre cette explication sur le "cas Noah", Tsonga, qui a apporté deux points en simple à la France pour la première fois depuis le quarts contre l’Argentine en 2013 (contre Berlocq et Monaco), est également revenu sur son année et sur son choix de zapper le début de la campagne française en Coupe Davis.

"Cette année a été une année vraiment très remplie. J’ai vécu beaucoup de choses. J’ai très bien joué en début d’année, ensuite j’ai eu mon petit bout d’chou qui est arrivé et j’avais envie de vivre ça pleinement. J’adore le tennis, c’est clairement ma passion, j’adore la Coupe Davis mais j’avais envie de vivre ce truc à fond avec mon petit et je ne regrette rien. J’avais aussi confiance en les gars, en l’équipe. Cette victoire, aujourd’hui, il n’y a pas que moi mais il y a aussi tous les autres qui ont œuvré sur les rencontres précédentes, je pense à Jérémy Chardy, à Julien Benneteau, Gilles (Simon), Richard (Gasquet) et même Adrian Mannarino qui est venu cette semaine. En France, on a quand même un gros vivier, ça joue bien au tennis, et j’espère que, pour tout ça, on va aller chercher ce Saladier."

"C’est le sport qui racontera l’histoire"

Avant la finale de novembre, le 18e joueur mondial savoure cette qualification et n’adhère pas au pessimisme ambiant, alors que les résultats des joueurs français sont clairement en déclin cette année. "Je suis super heureux pour l’équipe et pour les gens qui nous ont soutenus. On parle souvent du tennis en déclin ou je ne sais pas trop quoi mais aujourd’hui, il y avait 18 000 personnes en feu dans le stade et franchement c’était génial, on s’est régalé. J’espère qu’on va être capables d’aller chercher le Saladier pour tous ces gens qui nous soutiennent et qui aiment le tennis."

Pour réussir - enfin - à remporter cette Coupe Davis, le vainqueur de Rotterdam, Lyon et Marseille cette année devra mettre de côté les deux dernières finales françaises. Deux finales synonymes de défaites, en 2010 en Serbie puis en 2014 face à la Suisse à Lille.

"La première finale, je n’ai même pas pu jouer. La deuxième, je n’ai pas pu jouer tous les matchs de la rencontre. Là, évidemment que je vais me préparer du mieux possible. Je vais essayer d’arriver avec tout ce qu’il faut. Il va falloir encore travailler fort pour aller chercher ce Saladier mais on est tous concentrés là-dessus et on a tous une envie débordante."

Optimisme en bandoulière, Tsonga assure qu'il donnera tout : "C’est le sport qui racontera l’histoire, mais on sera à fond. Peu importe l’adversaire. Il n’y a qu’un seul objectif, c’est gagner. Là, évidemment, on peut parler mais quand on sera sur le court, peu importe où c’est. L’important, c’est d’aller chercher les points et les matchs pour ramener le Saladier."

Jean-Moïse DUBOURG