Monfils: la coupe Davis, "c’est notre finale de Coupe du monde!"

Gaël Monfils et Richard Gasquet en stage préparatoire à la finale de la Coupe Davis - AFP
Gaël, cette finale France-Suisse à domicile, c’est un peu votre France-Brésil 1998…
C’est plutôt flatteur de dire ça. Je ne me rends pas compte car je n’y avais pas pensé. Apparemment, c’est une affiche que tout le monde aime bien, bien plus qu’on ne le pensait. Donc c’est bien cool.
Tout le sport français semble derrière vous. Cela vous touche ?
Maintenant que vous me le dites, ça me touche. Après, comme toute équipe de France, on essaie de rester dans notre bulle, de ne pas trop y penser, de ne pas trop se mettre de pression, de bien communiquer entre nous, de faire en sorte que si quelqu’un va un peu moins bien toute l’équipe l’aide à se sentir mieux. On est un peu plus renfermé sur nous.
A Lille, vous allez jouer devant 27 000 personnes. Arrivez-vous à l’imaginer ?
Je n’ai jamais vécu ça. Forcément, on y pense. On essaie d’imaginer mais c’est dur. On va plus s’en rendre compte la semaine prochaine quand on va aller jouer là-bas. Pour l’instant, je n’arrive pas à voir comment ça va être. Mais je pense qu’il va y avoir une ambiance de malade.
En quoi cette finale de Coupe Davis vous transcende-t-elle ?
Ben, c’est notre finale de la Coupe du monde, quoi ! Représenter son pays et jouer une finale en France, c’est spécial. Il va falloir se transcender. C’est l’objectif de l’année. On oublie tout et on est bien concentré dessus. Physiquement, on essaie de faire attention. On a eu quelques pépins car le changement de surface n’est jamais facile. Mais on oublie. C’est la finale et on se donne à fond.
On vous a vu glisser à l’entraînement aujourd’hui puis vous mettre une poche de glace autour du genou gauche. Rien d’inquiétant ?
Je me suis un peu fait mal. Mais ce sont les aléas de l’entraînement. On pousse un peu, il y a de la fatigue. Je fais donc attention. A chaque fois que je change de surface, ça me pique toujours un petit peu. Et comme j’ai des petites douleurs, je fais encore plus attention.
Cette finale se joue-t-elle lors de ce stage de préparation ?
Non. Je pense que ça se joue vraiment le jour J. On a déjà eu une finale, à Belgrade (en 2010, ndlr), et même si on s’était bien préparé aussi, ça s’est joué au dernier match, sur quelques points, quelques détails. La préparation va nous aider mais ça ne va pas se jouer là-dessus.
Comment le groupe vit-il ce début de stage ensemble ?
C’est comme toute l’année. On est déjà tous très proches. Il n’y a pas trop de changements, on vit comme des jeunes de notre âge. Certains vont au cinéma, il y a la console, les jeux de cartes, les fléchettes, on se parle, on s’aide sur des projets qu’on a à côté. C’est comme tous les jours. Pour l’instant, on ne parle pas trop des Suisses. On est bien entre nous et on ne parle pas des autres.
Ce stage sur terre battue vous donne-t-il un avantage sur les Suisses ?
Jusqu’à aujourd’hui, je pensais ça. Mais j’ai fait quelques points et je me suis rendu compte que ça allait pratiquement aussi vite que du dur. Ce n’est pas tant de la terre battue que ça. Il faut aussi se dire qu’on n’a pas forcément d’avance sur eux car nous ne jouons pas à Lille. Ici, c’est hyper rapide. A Lille, on va arriver dans d’autres conditions auxquelles on va devoir s’adapter. Comme eux. On arrivera donc quasiment pareil.
Personnellement, vous souhaitiez jouer cette finale sur dur…
J’étais un des seuls dans l’équipe à être plus partant pour le dur que pour la terre battue. Pour une raison simple : je trouve que la terre battue indoor n’est pas de la vraie terre battue. Après, à Lille, on m’a dit qu’il y avait plus d’espace et que ça se rapprocherait plus de la terre battue extérieure.
Quel rôle votre capitaine Arnaud Clément joue-t-il auprès de vous ?
On a plus de facilités car on a joué une finale avec lui en tant que joueur. Il connaît bien notre mode de fonctionnement. Il a vraiment confiance en nous, en notre manière de nous préparer. Il échange pour connaître notre forme, nos ressentis, si tout va bien à l’extérieur. Mais il nous laisse quand même assez libres.
Y a-t-il une grande différence avec Guy Forget ?
Pas tant que ça finalement. A la fin, Guy nous laissait beaucoup plus libres. Au début, quand je suis arrivé en équipe de France, c’était un peu plus dur pour moi car le fonctionnement me plaisait un peu moins. J’avais eu pas mal de bonnes conversations avec Guy et derrière il m’avait laissé un peu plus de libertés. Et Arnaud reprend bien ce que Guy faisait.
Federer a indiqué que jouer devant un grand public en faveur de l’adversaire l’excitait…
Il va être bien. Il a envie de gagner cette Coupe Davis depuis longtemps. Là, il joue très bien, il est en confiance et ce public va lui donner de la motivation.