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Réforme de la Coupe Davis: Noah n’a rien pu faire car "tout était joué depuis longtemps"

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Opposé (et il le dit haut et fort) à la réforme de la Coupe Davis qui a été votée par les instances, Yannick Noah avait laissé entendre qu’il organiserait une fronde des capitaines de différents pays pour tenter de conserver l’ancien format. Mais il n’a rien pu faire pour le sauver. Et il s’en explique.

Avec sa grande gueule (dans le bon sens du terme), son aura et ses contacts, on s’était dit qu’il pourrait sans doute faire jouer son influence. Que nenni. Opposé, comme beaucoup dans le tennis français, à la réforme de la Coupe Davis, Yannick Noah n’a rien pu faire pour empêcher le changement de format de cette compétition historique. A l’issue du quart de finale remporté face à l’Italie en avril, le capitaine des Bleus avait pourtant laissé entendre qu’il allait réunir ses homologues des autres pays pour tenter d’organiser une fronde. 

Alors, a-t-il tenté le coup ou cela n’en valait-il pas la peine? "Ce n’était pas simple. J’ai eu des contacts téléphoniques avec d’autres capitaines car je ne suis pas physiquement sur le circuit, expliquait Noah ce mardi matin en marge de la conférence de presse téléphonique pour l’annonce du groupe retenu pour la demi-finale face à l’Espagne à Lille (1416 septembre). Mais malgré tout ce qu’on a pu entendre, tout était joué depuis longtemps." 

L’opposition a tout de même paru trop désorganisé pour pouvoir agir. De quoi nourrir des regrets? "Je ne suis pas déçu de ça, tranche Noah. Certaines voix portent plus que d’autres mais tous les joueurs se sont exprimés depuis six mois, sans exception. Après, est-ce qu’il aurait fallu aire une conférence de presse plutôt que de poster des messages sur les réseaux sociaux? Je n’en sais rien… Ce qui est clair, c’est que dans tous les débats qu’il y a eu, on a parlé de tout sauf de tennis. C’était une question d’argent. On pouvait raconter tout ce qu’on voulait, il n’y avait pas d’écoute en face. On ne pouvait pas lutter. On a même vu des décideurs changer d’avis… On aura l’occasion d’en parler plus tard, là je mets toute mon énergie sur la préparation de la demi-finale pour profiter de cet événement unique."

Dont le public français va pouvoir se délecter pour ce qui sera l’une des dernières de l’ancien format de la Coupe Davis. "On va en profiter, lance le capitaine des Bleus. La grande majorité du tennis français, du public, des joueurs, soutenait l’épreuve telle qu’elle est aujourd’hui. On a la possibilité de jouer dans le plus grand stade de France en configuration tennis et on va en profiter pleinement. C’est très excitant, on va essayer de passer un bon moment avec nos supporters. La suite, on verra plus tard." Et quid des mots de Lucas Pouille, le seul à avoir confirmé son envie de boycotter cette nouvelle version de la compétition? "Je le soutiens, bien sûr, précise Noah. C’est courageux et pas facile quand tu as tout le système en face." Avec tout ça, Yannick ne sera pas malheureux de refiler le bébé à Amélie Mauresmo dans les mois à venir…

A.H.