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Tsonga : « Je n’avais jamais vécu ça »

Jo-Wilfried Tsonga avec Arnaud Clément

Jo-Wilfried Tsonga avec Arnaud Clément - -

Extenué mais heureux après son succès au courage face à Carlos Berlocq (4-6, 6-2, 6-3, 5-7, 6-2), vendredi à Buenos Aires, Jo-Wilfried Tsonga a également été surpris par les déstabilisations du public argentin.

Jo-Wilfried, vous attendiez-vous à autant lutter face à Berlocq ?

C’est une victoire dans la douleur. Mais ce sont les plus belles. Je suis content d’avoir ramené ce premier point pour l’équipe. Mais il reste quelques marches à gravir.

Pourquoi ce match a-t-il été aussi compliqué ?

Il fallait juste regarder le match pour comprendre. Ici, en Argentine, les gens supportent leur équipe d’une façon très différente que dans les autres pays. En face, j’avais un super joueur qui a tout donné. Il a livré un bon match.

Comment avez-vous ressenti l’ambiance sur le terrain ? Entendiez-vous les sifflets ?

Oui, on les entend. J’ai réussi à m’en nourrir. A chaque fois que j’étais au service, quand ils sifflaient ou criaient, cela me permettait de me dire : « Il faut que tu te concentres, que tu prennes ton temps et que tu souffles. »

Pouvez-nous décrire ce que vous avez ressenti physiquement et psychologiquement à la fin du quatrième et dans le cinquième set?

De la douleur. Il n’y plus de place pour la frustration parce qu’on souffre tellement qu’on passe outre. Mais il faut continuer malgré la difficulté. Dans le cinquième set ? J’étais bien et surtout je jouais dans le terrain. Je lui ai fait faire beaucoup de voyages. Sur une fin de match, le fait de l’avoir fait beaucoup courir et qu’il ait dû se décaler tout le temps pour essayer de me déstabiliser, ça lui a coûté le cinquième set.

« Je suis comme un dingue ! »

Avez-vous eu une petite crainte au moment où vous avez ressenti des crampes ?

Oui. Ce n’est jamais facile à vivre car si on a des crampes partout, c’est terminé. Le « doc » m’a donné un petit comprimé de sel pour tenir. Dans ces cas-là, on essaie de s’hydrater le mieux possible et de manger un petit peu.

Vous qui adorez la Coupe Davis, qu’avez-vous ressenti dans le vestiaire à la fin du match ?

Je suis comme un dingue parce que j’adore ça ! C’était un moment particulier car il y a une sacrée ambiance. Le public français était aussi extraordinaire. Ils ne sont pas beaucoup, mais ils ont fait beaucoup de bruit. C’était un match comme je les aime.

L’ambiance était-elle aussi électrique que vous l’attendiez ?

On ne s’attend pas vraiment à une ambiance électrique mais plutôt gênante pour nous. Sur chacun de mes services, il y a eu des sifflets, des paroles pour tenter de me faire rater. Je n’avais jamais vécu ça. Je me suis servi de cette ambiance. A chaque fois qu’ils commençaient à siffler, j’en profitais pour me concentrer, je prenais mon temps, je respirais.

Désormais, il va falloir récupérer…

Oui, on va faire ce qu’il faut pour être d’attaque dimanche. Je suis toujours prêt ! On s’entraîne pour ça. Si je dois retourner sur le terrain, j’y retournerai.

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Propos recueillis par Rodolphe Massé à Buenos Aires