Herbert: "Garder cet état d’esprit pour aller chercher un titre"

Pierre-Hugues Herbert - AFP
Pierre-Hugues Herbert, avez-vous quelques regrets après cette finale à Marseille face à Daniil Medvedev et ce dernier jeu où vous ratez quelques volées importantes ?
Non, je n’ai pas le sentiment que cela se joue sur le dernier jeu. J’ai plus l’impression de ne pas avoir fait un bon premier set pour être tout à fait honnête. J’ai eu un super niveau au second, je ne suis pas loin de le breaker au milieu du second et de ne pas être obligé de passer par un tie-break. Contre les tout meilleurs, cela se joue à quelques points et Daniil a réussi à faire tourner le match à son avantage. Il a fait un bon match parce que j’avais le sentiment de lui poser des problèmes au second. Dans le troisième set, il s’est mis à servir extrêmement bien, je n’ai pas réussi à le faire douter et finalement, c’est lui qui a poussé sur la fin. Il a réussi à mettre le truc en plus physique pour s’en sortir sur ce match. Mais oui, le dernier jeu n’est pas beau, la première volée est dégueulasse et je peux mettre le point à 15A. Après, je prends deux retours dans les pieds.
Vous avez évolué à un excellent niveau cette semaine, qu’est-ce qui vous manque pour vous installer à un niveau supérieur ?
La constance et arriver à avoir un tennis comme ça dans l’état d’esprit. Ce que j’ai adoré cette semaine, c’est que les intentions ont toujours été là. Même si je fais un mauvais jeu dans le troisième set à 5-4, tous les points, je les perds au filet. Et là, il a fallu que je m’adapte un petit peu car je joue un mec qui joue vraiment très bien et qui est capable de te passer sur le deuxième coup de raquette d’un peu partout. J’ai dû faire un peu moins de service-volée, j’ai dû m’adapter mais je n’ai pas perdu mon état d’esprit agressif, où j’essaie d’imposer mon jeu. J’espère que je vais essayer de garder ça mais toutes les semaines sont différentes, les conditions aussi, ce n’est pas toujours de l’indoor. Mais si dans l’état d’esprit, je suis comme ça, je ne pense pas que je serai au classement où je suis actuellement à la fin de l’année (ndlr : Herbert est 93e mondial ce dimanche et devrait grimper au 75e rang avec les points de sa finale marseillaise).
Quel sentiment domine après cette semaine : la frustration d’être passé tout près de la victoire ou le beau parcours et avoir su accrocher le futur numéro 2 mondial ?
Il y a forcément de la frustration mais je repars d’ici qu’avec du positif. J’ai failli ne pas venir ici (rire) ! Aujourd’hui, j’étais en finale, j’ai livré une belle bataille contre le futur numéro 2 mondial, je ne suis pas loin. Même sur le troisième, je sens que je ne suis pas loin. On ne sait jamais, si je l’amène dans un tie-break cela peut tourner en ma faveur, ce qui n’a pas été le cas aujourd’hui. Mais oui, je ressors de cette semaine avec du positif, de l’expérience. C’est la finale que j’ai la mieux jouée sur les quatre finales que j’ai jouées en 250 (tournoi ATP de ce niveau). Il faut retourner au boulot, on va essayer d’aller chercher un titre.
On sent aussi que vous avez pris du plaisir sur le terrain avec un jeu très offensif...
Les deux dernières semaines, j’ai pris énormément de plaisir, ce qui n’avait pas été le cas sur toute la tournée australienne où je ne me sentais pas bien sur le terrain. Et là, je me suis éclaté ! Rotterdam, cela a été un petit peu dur les premiers matchs. Mais là, tous les matchs, j’ai pris du plaisir. Je pense que c’est aussi la clé, arriver à trouver ça dans n’importe quel tournoi, arriver à se faire plaisir, être épanoui sur le terrain.
Quel sera votre programme dans les semaines à venir ?
Je pars dans la foulée à Acapulco, où je jouerai le double avec Nico (Mahut). Puis, je jouerai Miami, en simple et en double.