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Proisy : "Patrice Dominguez va beaucoup nous manquer"

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Finaliste de Roland-Garros en 1972 et ex-numéro un français, Patrick Proisy (65 ans) est revenu sur l’antenne de RMC sur la disparition de Patrice Dominguez, qui fut son adversaire dans les années 70.

Patrick Proisy, comment accueillez-vous cette triste nouvelle de la mort de Patrice Dominguez ?

J’ai été prévenu il y a quelques jours. J’ai été le voir hier (samedi) à l’hôpital. Malheureusement il était déjà en passe de partir pour son dernier voyage. J'avais déjeuné avec lui il y a trois semaines. Il m’avait fait part de sa rechute. Il était surtout heureux de retrouver l’univers du tennis. Il n’avait pas très bien vécu son départ de la Fédération qui s’était fait de manière douloureuse. Il a eu une vie extrêmement remplie. Il faut rappeler qu’il a été capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, coach d’Henri Leconte. Tout cela vient s’ajouter à sa formidable connaissance du tennis.

Que retenez-vous sur un plan plus personnel ?

On avait quatre mois de différence. On a dû jouer 18 fois l’un contre l’autre dans notre carrière. On a été champion de France juniors en double. On a joué la finale du championnat de France juniors ensemble, on a gagné la Coupe de Canet ensemble. On a joué la Coupe Davis ensemble, à la fois en simple et en double. Ma vie est intimement liée à celle de Patrice Dominguez sur le plan sportif. Après j’ai été en contacts plus que fréquents avec lui dans ses différentes activités. Pour moi, c’est une grande perte. C’est un garçon qui adorait son sport. Qui en a été un excellent ambassadeur. C’était un passionné qui arrivait à transmettre sa passion aux autres, aussi bien en tant que DTN, coach ou consultant. J’aimais beaucoup l’écouter. Même si on a été adversaires…

« Une carrière exemplaire »

Vous l’avez éliminez deux fois en 8e de finale d’un Grand Chelem…

Oui, j’étais plus vieux que lui. J’étais un peu plus précoce en termes de carrière puisque j’étais en finale de Roland-Garros à 22 ans en 1972. Mais on a eu un parcours linéaire. Même s’il y a eu des confrontations, il y avait beaucoup de respect mutuel. Ce que je souhaite à l’occasion de sa disparition, c’est que tout le tennis français se regroupe derrière lui pour lui rendre hommage, y compris à la Fédération française de tennis, pour que son nom reste associé à une grande période du tennis. Il va beaucoup nous manquer.

Pour ceux qui ne l’ont pas connu comme joueur de tennis, pouvez-vous nous le décrire ?

C’était un joueur explosif, avec beaucoup de vitalité et d’énergie sur le court. Il a eu ses meilleurs résultats en Coupe Davis, quand il a défendu les couleurs de la France. Je me souviens en particulier d’un match contre l’Italien Adriano Panatta qui a quand même gagné Roland-Garros en 1976. Il avait réussi à le battre. Patrice était un attaquant gaucher. Il avait un bon service mais pas un grand service. Il avait en revanche une très bonne volée. Il arrivait à se surpasser dans les moments importants. Il a eu une carrière exemplaire même s’il n’a pas été champion de France, même s’il n’a pas été plus loin qu’un 8e de finale à Roland-Garros. Ça a été un joueur difficile à battre sur toutes les surfaces. Sa surface de prédilection était probablement le gazon. Il a été un adversaire redoutable.