Roland-Garros – Intouchable Serena Williams

Serena Williams - -
Sa victoire était plus qu’attendue. Parce que 30 victoires de rang. Parce que 6-0, 6-1, en demi-finale face à Sara Errani. Parce que neuf ans d’invincibilité contre Maria Sharapova. Lorsqu’elle claque l’ace victorieux, conclusion hautement symbolique d’un match qu’elle a dominé de la tête et des épaules (6-4, 6-4), Serena Williams semble pourtant tomber des nues. Genoux au sol, les poings brandis vers le ciel, la championne exulte. Onze années d’échecs Porte d’Auteuil viennent d’être exorcisées par sa démonstration de maîtrise et de puissance. Onze années de frustration depuis son premier sacre contre sa sœur Venus, en 2002, libérées d’un cri rageur.
La Russe avait beau être tenante du titre, le sacre de la n°1 mondiale ne peut s’apparenter à une passation de pouvoir. La 31e victoire de rang de l’Américaine n’est rien d’autre qu’une consécration. Dominée dans tous les compartiments du jeu, Sharapova n’aura espéré que cinq petites minutes. Le temps de breaker d’entrée pour se détacher à 2-0. Le temps de réveiller l’ouragan Williams. Trop puissante. Trop déterminée. Simplement trop pour la tête de série n°2, qui se sera battue jusqu’au bout contre une adversaire un cran au-dessus. « J’ai fait un grand tournoi. Je suis juste tombée contre une championne exceptionnelle aujourd’hui, et je la félicite. »
Williams : « C’est incroyable »
Belle joueuse, elle ne peut que reconnaître l’évidence. A savoir que Serena Williams, désormais plus veille vainqueur du tournoi devant Chris Evert (31 ans et 256 jours), vole loin au-dessus de la mêlée. « Gagner ici onze ans après, c’est incroyable, confiera-t-elle au moment de recevoir son trophée, toute sourire. Je suis souvent à Paris, je travaille ici… Je pense que je suis Parisienne ». Dans un français balbutiant, elle régale le public du Philippe-Chatrier, qui lui pardonne aisément cette finale sans suspense.
Bien loin du scénario exceptionnel de la demi-finale disputée la veille entre Novak Djokovic et Rafael Nadal, ce match reste malgré tout un morceau d’histoire. Propulsant Serena dans le club très fermé des joueuses ayant gagné deux fois chacun des tournois du Grand Chelem. Elle a beau collectionner les Majeurs (16), celui-ci a presque la saveur d’une première fois pour la reine Williams. Et à en juger par sa forme du moment, certainement pas d’une dernière.
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