Roland-Garros (qualifs): le petit exploit de Gabriel Debru dans le choc de la "next gen" française contre Arthur Fils

Alors qu’une génération de tennismen va baisser le rideau la semaine prochaine, le premier tour des qualifications de Roland-Garros proposait ce lundi un choc de "minots" sur le court 14, où s’étaient massés des centaines de curieux. Arthur Fils, 17 ans, face à Gabriel Debru, 16 ans, constituait une affiche prometteuse.
Elle s'est terminée dans la déception, avec l’abandon à 6-7, 7-5, 5-3 d’Arthur Fils. Tiraillé par des crampes depuis un bon moment, l’Essonnien s’est dirigé vers le filet pour mettre fin à son supplice. En face, Gabriel Debru, son pote, a bien cherché à le faire changer d’avis, avant de lui porter l’accolade. "Je pense que pour le public, tout le monde aurait aimé qu’il continue, admet-il. Mais je comprends sa difficulté de l’effort. Les crampes sont difficiles à accepter. C’est un bon ami, je lui souhaite un prompt rétablissement", a réagi le vainqueur.
Un physique atypique
La pilule était d’autant plus dure à avaler pour Arthur Fils – qui fut finaliste des juniors l’an passé - qu’il semblait avoir fait le plus dur en se détachant 7-6, 5-1, manquant même la concrétisation de trois balles de match. Mais il s’est crispé et "Gaby" a surtout montré un sacré caractère, laissant sortir de sa raquette quelques missiles impressionnants. "On a tous les deux été dans le dur physiquement, disait-il. Moi aussi, j’ai crampé dans le deuxième set. Mais à 5-1, je n’ai pas lâché. C’était incroyable. En plus, il y avait une ambiance exceptionnelle."
Je chausse du 46 et demi! Et je mesure 1,94m. J’espère ne pas dépasser les deux mètres. Pour le déplacement, ça pourrait être un problème.
Né le 21 décembre 2005, Gabriel Debru est en avance sur les temps de passage. Il est déjà 781e mondial à l’ATP après avoir pris des points dans des Challengers français. Il possède aussi un physique atypique. "Je chausse du 46 et demi! Et je mesure 1,94m. Savoir où je vais arriver, je ne sais pas encore, mais j’espère ne pas dépasser les deux mètres! Pour le déplacement, ça pourrait être un problème… 1,96m ou 1,97 m, ça m’irait très bien." Originaire de Grenoble, il est évidemment monté au CNE où Aloïs Beust, un entraîneur fédéral, s’occupe de ce beau bébé.
Ce succès en Grand Chelem lui assure un bel argent de poche. "Franchement, je ne regarde pas le prize money, assure-t-il. Il doit y avoir une belle somme, mes parents vont être contents de moi." Sa maman, qui fut classée 0, devrait l’être, on n’en doute pas. Il est assuré d’un chèque de 20.000 euros. La prime augmentera s’il écarte au prochain tour le solide slovaque Norbert Gombos.