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Roland-Garros: "Tellement irréel et improbable ce qu’il se passe", le rêve éveillé de Jeanjean après son exploit

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À 26 ans, Léolia Jeanjean vit un parcours aussi surprenant à Roland-Garros que son parcours tennistique a été cabossé. La Française, 227e mondiale et qui dispute son tout premier Majeur, s’est amusée jeudi de Karolina Pliskova, tête de série n°8 et ex-numéro 1 mondiale. "J’en ai toujours rêvé depuis toute petite", savoure-t-elle.

La Française est perchée sur un nuage dont elle aura bien du mal à redescendre, quelle que soit la suite que lui réserve une quinzaine parisienne pour le moment idyllique. Trois jours après s’être dépêtrée au premier tour de l’Espagnole Nuria Párrizas Díaz (6-4, 6-3), 45e mondiale, Léolia Jeanjean a trituré la tête de série n°8 et ex-numéro 1 mondiale Karolina Pliskova, balayée en deux sets 6-2, 6-2.

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Un immense exploit pour cette Tricolore résolument à part, elle qui vit à 26 ans son premier Roland-Garros, et même son premier Majeur tout court. "C’est tellement irréel et improbable ce qu’il se passe. J’avais déjà dit la même chose au premier tour, mais là c’est encore un cran au-dessus", savoure la 227e mondiale, deuxième française à rallier le troisième tour après Diane Parry.

"Troisième tour de Roland, c’est quelque chose dont j’ai toujours rêvé. Je jouais pour la première fois de ma vie une top 100 il y a quelques jours, je n’avais encore jamais gagné un match sur le circuit WTA… C’est donc la première fois que je passe un tour, puis deux. Ça se passe à Roland, donc c’est incroyable."

"Je rattrape le temps perdu"

"Je suis surprise de gérer aussi bien mes émotions, surtout sur un court comme le Simonne-Mathieu, poursuit la Montpelliéraine, des étoiles dans les yeux. C’est la première fois que je jouais sur un stade aussi grand, avec autant de monde qui m’encourage." Restée plusieurs années éloignée des courts suite à une blessure à un genou en 2010, l’ancienne petite étoile montante du tennis français a vécu de nombreuses années de galères avant de pouvoir participer à son tout premier Roland.

Bénéficiaire d’une wild-card cette année, Jeanjean admet "avoir beaucoup de mal à réaliser", et sait qu’elle revient de très loin. "Si j’ai l’impression de rattraper le temps perdu? Enfin… (les larmes lui montent) Voilà, merci! (Rires) J’ai toujours voulu être à ce stade-là. J’en ai toujours rêvé depuis toute petite. Donc oui, je rattrape le temps perdu."

La suite de ce rêve éveillé et la possibilité d’une place en 8es de finale passera par un prochain duel soit face à la Russe sous bannière neutre Ekaterina Alexandrova (31e) soit la Roumaine Irina-Camelia Begu (63e). Gageons que Léolia Jeanjean se réveille le plus tard possible.

Romain Daveau avec A.Rech