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Tennis : ces nouvelles règles qui inquiètent

Lleyton Hewitt va affronter Roger Federer dans un match avec de nouvelles règles

Lleyton Hewitt va affronter Roger Federer dans un match avec de nouvelles règles - AFP

La Fédération australienne de tennis va tester de nouvelles règles pour un match d’exhibition le 12 janvier à Sydney entre Lleyton Hewitt et Roger Federer. Des changements qui inquiètent Patrice Dominguez et Nicolas Mahut.

Les changements pour le match Hewitt-Federer, le 12 janvier à Sydney :

- pas de point d’avantage

- pas de ‘‘let’’

- tie-break à 3-3

- le premier joueur à 4 jeux gagne le set

L’enthousiasme de Craig Tiley, président de la Fédération australienne

« Il n’y aucun doute sur le fait que Roger Federer est l’un des plus grands joueurs de l’histoire du tennis. C’est un coup majeur de travailler avec lui sur le lancement du nouveau format rapide sur cette première opportunité mondiale à Sydney. Le nouveau format va changer le jeu et est prêt à révolutionner le tennis, surtout au niveau des clubs. Le temps est précieux aujourd’hui et ce nouveau format rapide est parfait pour tous les joueurs qui veulent caler leurs matchs dans un emploi du temps chargé. »

L’impatience de Lleyton Hewitt

« Je suis impatient d’aider au lancement de nouveau format, surtout à Sydney. J’adore la ville et ça fait un moment que je n’y ai pas joué, donc ça va être super de pouvoir le faire en janvier. Jouer contre Roger avec ce nouveau format va être un challenge excitant pour nous deux et très fun. C’est une fantastique innovation pour le tennis. J’espère que ça marchera. Je suis ravi de participer à cet évènement à Sydney. »

« Très préjudiciable pour l'avenir » selon Patrice Dominguez

« Si on raccourcit la durée des sets, il faudrait rétablir la durée des matches en nombre de sets, estime Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport. On crée un suspense plus rapide. Si on ne le fait pas, on court à la perte du tennis. Les spectateurs ne payeront plus les sommes qu'ils sont prêts à payer aujourd'hui pour une demi-finale ou une finale, pour un spectacle qui dure entre une heure et demie et trois heures. 

Le tennis, c’est aussi un sport de résistance, d’endurance. Il y a une dimension physique dans le tennis. En quatre jeux, ça peut durer un quart d'heure. On supprime du spectacle pour les spectateurs et la qualité physique pour les joueurs. Ça me semble très préjudiciable pour l'avenir du jeu et les spectateurs. »

« Il faut bien faire attention à garder l’intégrité du jeu » pour Nicolas Mahut

« Moi, je ne suis pas contre les expérimentations, explique le Français Nicolas Mahut, qui détient avec John Isner le record du match le plus long (11h05 à Wimbledon). Le problème, c’est qu’on re-teste des choses qu’on a déjà testées. Des sets en quatre jeux, ça a déjà été fait. Le ‘‘no let’’, ça a déjà été fait. Moi, j’estime que tous les changements qui n’apportent rien au jeu sont inutiles. Je ne suis pas certain qu’avec le ‘‘no let’’, on gagne vraiment beaucoup de temps sur les matchs.

Je ne suis pas convaincu non plus par des sets de quatre jeux. Vous imaginez un joueur qui commence le match au service, qui breake et qui confirme, il a déjà presque gagné le premier set. J’ai aussi entendu de supprimer la deuxième balle de service. J’ai entendu beaucoup de choses. Il faut faire attention. Il y a les télés, des demandes particulières. Ça peut faire gagner plus d’argent aux joueurs, mais il ne faut pas aller non plus contre le jeu.

Pour accélérer le jeu, on peut peut-être penser à faire des tie-breaks à 5-5 par exemple. Quant au ‘‘no ad’’, c’est peut-être le seul qu’on n’a pas encore testé en simple, donc c’est peut-être intéressant. Ça peut aussi exciter un peu les fans dans les tribunes, mettre un peu de spectacle. On le voit en double. Je ne suis pas contre tester ça, si les fans le réclament. Mais, encore une fois, il faut être mesuré. Il faut bien faire attention à garder l’intégrité du jeu, qui se porte quand même très bien actuellement. »