"Tu es éternel", "un héritage inégalé"… la presse mondiale salue la retraite de Rafael Nadal, "le roi de la terre battue"

"Gracias Rafa". Deux mots comme un slogan, qui s’affiche partout de l’autre côté des Pyrénées. Au lendemain du dernier match de Rafael Nadal, l’Espagne rend hommage à l’un des plus grands sportifs de son histoire. A 38 ans, le gaucher majorquin a perdu son ultime combat face à Botic van der Zandschulp lors de la défaite de la Roja face aux Pays-Bas en quart de finale de la Coupe Davis (2-1), mardi à Malaga. "Cette élimination a précipité les adieux du joueur de Manacor", résume Marca, qui salue "plus de vingt ans de carrière professionnelle, 92 trophées, dont 22 titres du Grand Chelem et 209 semaines en tant que n°1 mondial". Deux fois médaillé d’or olympique (en simple et en double), le tennisman ibère a triomphé aux quatre coins du globe, de l’Open d’Australie à Wimbledon, en passant par l’US Open, mais "la carrière de Nadal restera pour toujours liée à Roland-Garros, qu’il a remporté quatorze fois, un record pour un Grand Chelem."
"Son nom est aussi indissociable de ceux de Novak Djokovic et Roger Federer, avec qui il a formé ‘le Big 3’, ce trio qui a dominé le tennis masculin durant les deux premières décennies du XXe siècle", poursuit le quotidien madrilène, qui rappelle aussi les nombreux passages à l’infirmerie qui ont jalonné l'incroyable épopée de Nadal: "Lorsqu’il a débuté, on disait que sa carrière risquait d’être courte en raison de l’énorme impact de son jeu sur son physique. Au final, il a joué plus de 20 ans, au prix de nombreuses blessures."
Les larmes de Rafa et l’émotion du public
AS s’attarde sur le dernier discours de Rafael Nadal face aux 10.500 spectateurs du Palais des Sports Martin Carpena, "qui ont vécu ce moment avec une boule dans la gorge". "Je pars avec la fierté d’avoir laissé un héritage", a lâché, très ému, le héros national. "Je ne suis pas fatigué de jouer au tennis, c’est juste que mon corps a atteint un point où il ne veut plus le faire. Je me sens privilégié. J’ai fait d’une passion ma carrière, bien plus longtemps que je ne l’aurais imaginé. Merci à la vie et à tous ceux qui m’ont accompagné."
Les médias catalans s’inclinent aussi devant le roi de la surface ocre. Mundo Deportivo titre "Merci Rafa, éternellement", Sport appuie: "Merci Rafa, la légende dit adieu". "Son père Sebastian et sa sœur Maribel n’ont pas pu éviter les larmes, pas plus que Rafa lui-même, qui a fini par pleurer alors qu’il recevait une retentissante ovation à Malaga."
"Nadal le droitier a la vie devant lui. Nadal le gaucher est un souvenir"
En France, L’Equipe consacre sa Une à l’événement et titre "Larmes finales", avec une photo de l’icone saluant la foule, le visage marqué. "Nadal, la fin d’un monde", écrit le quotidien sportif. Un édito se charge de rendre hommage au guerrier espagnol: "Parce qu’il sera difficile de trouver un candidat plus qualifié pour le titre de plus grand combattant de l’histoire du tennis, le constat est là: qu’on ait vibré ou pas à ses exploits, raillé ses tics ou adoré sa grinta, Rafael Nadal, le gaucher, a marqué son sport - et le sport - comme personne (…) C’est fini. La raquette est posée ; l’écho des ‘Vamos’ se perd déjà au loin ; le corps en morceaux peut se relâcher. Nadal le droitier a la vie devant lui. Nadal le gaucher est un souvenir. Indélébile."
En Italie, la Gazzetta dello Sport relaie "des adieux amers pour la légende Rafa". "Emotion et fatigue. Larmes et déception. Les cris de la foule étaient aussi lourds que les jambes de Rafa. Le 1038e match en simple de Nadal a été riches en sensations et en mauvais tennis, mettant un terme à une carrière extraordinaire. Les tribunes lui ont crié ‘Tu es éternel’, et c’est bien le cas", écrit le journal aux feuilles roses.
"Un enfant qui a suivi ses rêves"
La presse anglaise aussi consacre de la place à la dernière de l’homme aux 22 Grand Chelem. Sky Sports salue "la retraite émouvante de Nadal après la défaite de l’Espagne en Coupe Davis". BBC Sport reprend ses propres mots pour saluer "un enfant qui a suivi ses rêves".
De l’autre côté de l’Atlantique, New York Times souligne "une fin qui se préparait depuis deux ans". "Nadal luttait pour retrouver sa forme et sa condition physique depuis son dernier titre du Grand Chelem à Roland-Garros en 2022", rappelle le média américain. "Connu pour sa volonté féroce de gagner, Nadal est aussi l’un des plus grands joueurs de l’histoire du tennis, peut-être le plus polyvalent et le plus complet avec Djokovic. L’effet de son coup-droit s’envolait au-dessus du court et étourdissait ses adversaires." ESPN confirme: "Le roi de la terre battue prend sa retraite et laisse derrière lui un héritage inégalé".