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Matteo Berrettini, le "golgoth" raffiné dont Monfils devra se méfier

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Matteo Berrettini, qui se dressera ce mardi sur la route de Gaël Monfils en quart de finale de l’US Open à Flushing Meadows, est un colosse de près de deux mètres. Athlète très complet, plus raffiné que son gabarit ne le laisse supposer, l’Italien inspire évidemment la méfiance du Parisien.

Quarante-deux ans que l’Italie attendait un quart-de-finaliste de l’US Open. Matteo Berrettini, 25e mondial, a écrit ce lundi une page de l’histoire du tennis italien à New York sous les yeux de Corrado Barrazzutti, le dernier joueur transalpin à avoir brillé à l'US Open. Et quand on fait observer au capitaine de l’équipe de Coupe Davis italienne que le jeune Romain, 23 ans, est une sacrée carcasse, celui-ci lève les yeux au ciel. C’est effectivement une autre époque.

"Il est très complet, il fait beaucoup d’aces (51 aces en quatre matches et surtout 81% de points derrière la première balle, ndlr), son coup droit est particulier, un peu comme au ping-pong, détaille Corrado Barrazzutti. Il fait aussi très bien les amorties comme Panatta... Sur le plan tactique, il est très bon aussi. Il a la bonne ‘testa’…" Comprendre un cerveau bien constitué.

Matteo Berrettini mesure 1,96 m pour 90 kilos de muscles. Un gabarit de troisième ligne de rugby. Evidemment, il cogne fort mais il se déplace remarquablement. Il n’arrête pas de gagner en 2019 (33 victoires cette année, dont deux titres). Multi-surfaces, il est d’ores et déjà promis au top 20 et se présentera ce mardi pour son quart de finale à Flushing Meadows face à Gaël Monfils avec une confiance au zénith avec, dans son box, sa petite amie, la joueuse australienne Alja Tomljanovic, une ex de Nick Kyrgios.

"Il y a d’autres joueurs que le Big Three"

Il y aura gros danger, donc, et c’est bien le bien le message que Gaël Monfils a voulu faire passer aux journalistes français présents sur place. "Le mec a gagné deux tournois, c’est ça? A vous entendre, parce que tu ne joues pas Nadal, Djokovic ou Federer à ce stade de la compétition, tu as de la cha... (comprendre que c’est ouvert, ndlr). Il faut que vous soyez bons en disant qu’il y a d’autres joueurs que le Big Three. Je le répète : le gars, il joue l’acier. Ça va être un gros match."

Même s’il n’a jamais affronté Matteo Berrettini, Gaël Monfils n’ignore rien des qualités de ce "golgoth". "Il est très agressif. Le seul match où il m’a légèrement déçu, c’était face à Roger Federer à Wimbledon." En huitième de finale du Championships, l’Italien avait été secoué (6-1, 6-1, 6-2 en 1h14). Lors de la poignée de mains, il avait d’ailleurs remercié le "maître" pour la leçon de tennis. Il avait été impressionné par la stature de son adversaire mais surtout par l’atmosphère religieuse du Centre Court. Ce mardi, il découvrira l’immensité du Stadium Arthur Ashe. Un atout pour Gaël Monfils, qui connaît parfaitement l’enceinte new-yorkaise. "Quand j’entre dans ce stade, j’ai des frissons de kiff. C’est incroyable de jouer dans cette ambiance de dingue." Si ça pouvait bloquer le colosse italien, ça pourrait aider le Parisien à débroussailler son incursion dans le dernier carré…

Eric SALLIOT (@ericsalliot), à New York