US Open, Coupe Davis : Nicolas Mahut croise les doigts…

Nicolas Mahut - AFP
Ce matin, quand il s’est réveillé dans la chambre de son hôtel à Manhattan, Nicolas Mahut a immédiatement effectué les gestes élémentaires de flexion de son poignet droit, l’articulation qui lui a gâché son troisième tour de l’US Open face à Kei Nishikori (4-6 6-1 6-2 6-1). Lorsqu’il est venu se présenter en conférence de presse, une grosse poche de glace sur le poignet, l’Angevin, d’habitude si transparent, a marqué un temps d’arrêt après la première question. « En fait, je n’ai pas très envie de parler de ça parce que je n'ai pas envie de me donner d'excuse. Et puis, j'ai encore un tournoi à jouer en double. Et je n'ai pas envie de donner des informations à nos futurs adversaires. J'ai eu un petit pépin, mais comme j'en ai régulièrement un peu partout. »
Nicolas Mahut voulait minimiser la gêne en zigzaguant entre les questions. C’est à l’issue de son deuxième tour, face à son pote Paul-Henri Mathieu, qu’il a découvert cette gêne. « Je l'ai ressentie un petit peu le soir. J'ai passé des examens qui m'ont plutôt rassuré. Si vraiment j'avais eu trop mal, je n’aurais pas joué. »
Les yeux rougis sur sa chaise
C’est probablement passé inaperçu en live, mais lorsque les photographes français ont « dérushé » leur travail de la journée, il y a bel et bien des clichés où l’Angevin a les yeux rougis. On peut interpréter de deux manières cette détresse. Il y a d’abord la douleur. Mais surtout le timing du pépin. Avec Pierre-Hugues Herbert, il y a le fol espoir de réussir un doublé rare. Et puis, évidemment, la demi-finale de Coupe Davis, dans deux semaines en Croatie, est dans tous les esprits. En juillet, Mahut et Herbert ont réussi leur baptême du feu à Trinec. Un succès arraché 6-4 au cinquième set qui avait totalement convaincu Yannick Noah.
« Ça change complètement la donne par rapport à ce qui s’est fait ces dernières années, avait alors déclaré le capitaine des Bleus. L’équipe modèle, c’est avec une bonne équipe de double et deux solides joueurs de simple. » On imagine les conséquences désastreuses d’une sérieuse blessure de Nicolas Mahut. Le poignet, c’est l’outil de travail numéro d’un tennisman. Demandez à Arnaud Clément, contraint au forfait pour une inflammation à cette articulation, quelques jours avant la finale de la Coupe Davis 2002 face à la Russie.
Dispensé de double ce dimanche, Nicolas Mahut semblait soulagé de ne pas devoir faire le voyage Manhattan-Flushing. « On se contentera d’un peu de gym. » Et, peut-être, d’un aller-retour dans une clinique pour évaluer l’inflammation. Croisons les doigts.
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