US Open: Ugo Humbert, le gros tube de l'été

Et si c’était lui ? Voilà plus de deux ans que la France attend un nouveau top 100. Mais depuis que Pierre-Hugues Herbert a franchi ce mur du cent si délicat, en avril 2016, les déceptions s’accumulent. Quentin Halys a approché le Graal (102e en février dernier) mais il a glissé depuis. Calvin Hémery aussi. La promotion semblait promise à Corentin Moutet, actuel 112e à l’ATP et wild-card à l’US Open. Mais la vague sur laquelle surfe actuellement Ugo Humbert peut tout renverser. Le Messin, 139e mondial, possède de sérieux arguments pour coiffer sur le poteau ses compatriotes dans ce combat symbolique.
Son été a marqué les esprits
A 20 ans, il esquisse un léger sourire quand on l’interroge sur ces chiffres qui pointent le manque de relève des Bleus. "Plus de deux ans ?, Je ne sais, je ne connais pas ces statistiques. Mais c’est un objectif et c’est vrai que ça progresse bien."
Le frêle gaucher messin - 71 kilos seulement - est modeste. Il y a un an, il était 700e mondial ! Quart de finaliste l’an passé au Challenger de Brest, il obtenait dans la foulée une invitation pour disputer les qualifications à Bercy, s’offrant son premier Top 100. Mais c’est son été qui a marqué les esprits. Vainqueur du Future de Bourg-en-Bresse, finaliste dans deux Challengers au Canada, il revient en Europe pour soulever le trophée le 5 août à Ségovie, Un peu de repos en famille et il reprend la route pour franchir les qualifications à New York, après être passé à deux points de l’élimination au premier tour.
"Ugo n'était pas épargné par les blessures"
Mais il faut en plus pour étonner Cédric Raynaud, qui le suit depuis de longues années. En 2016, l’entraîneur fédéral a sacrément ferraillé avec l’ex-DTN - Jean-Luc Cotard - qui voulait lui affecter une joueuse. "Ugo n’était pas épargné par les blessures et j’y croyais", dit Cédric Raynaud. Aujourd’hui, tous deux déambulent dans le Players’s Lounge de l’US Open au milieu des stars. Avec la ferme intention de prolonger le séjour. Ce qui n’a rien d’utopique car Ugo Humbert a hérité au premier tour d’un autre qualifié, l’Américain Collin Altamirano, 345e mondial. Ce sera ce lundi, vers 19 heures.
Un joueur agressif, qui laisse parler son feeling
"Il ne faut pas trop regarder le classement, dit-il. Je vais essayer de prendre du plaisir car c'est mon premier tableau. Je suis curieux de voir ce que ça donne." Malgré l’inconnue du premier match en trois sets gagnants, le Français connaît ses forces. "Je me décrirais comme agressif, je m’appuie sur mon service et je sais à peu près tout faire, je laisse parler mon feeling." Un peu comme ses illustres aînés lorrains. "Olivier Delaître, Olivier Mutis, Julien Boutter, c’est sympa d’être comparé à eux mais je vais déjà faire mon chemin, sourit-il. J’ai quelques contacts avec Mutis, qui est capitaine de l’équipe de l’ASPTT Metz. Je pense qu’ils suivent ma trajectoire…" Et nul, doute que Julien Boutter lui garde une invitation au chaud pour son Moselle Open quand son aventure new-yorkaise s’achèvera.