Venue des Philippines, 140e mondiale, élève de l’académie Nadal: qui est Alexandra Eala, la sensation du tournoi de Miami

C’est la surprise de la quinzaine à Miami: Alexandra Eala fait des siennes dans le tableau féminin. Invitée par les organisateurs du tournoi, la jeune femme a enchainé les victoires impressionnantes. Après avoir déroulé face à deux lauréates de Grands Chelems, à savoir Jelena Ostapenko et Madison Keys, la jeune joueuse des Philippines a battu, en quart de finale, l’ex-numéro 1 mondiale, Iga Swiatek (6-2, 7-5).
Cette performance exceptionnelle reflète le parcours tout aussi remarquable de la jeune Philippine. Elle est la seule athlète de son pays, hommes et femmes confondus, à figurer dans le top 1000 mondial. Et pourtant, elle a grandi dans une famille de sportifs. Sa mère, nageuse de haut niveau, a décroché une médaille de bronze sur 100m dos aux Jeux de l’Asie du Sud-Est en 1985. Son oncle, quant à lui, était commissaire à la Fédération Philippine de basketball, et son frère, Mickaël, également tennisman, s'est formé à l’Académie Rafa Nadal avant de poursuivre ses études en Pennsylvanie. C’est son grand-père qui lui a transmis sa passion pour le tennis. Tout cela pour dire qu’elle ne vient pas de nulle part...
Dès 13 ans à l’académie Nadal
Alexandra Eala est très ambitieuse, mais l'archipel d’Asie du Sud-Est aux 7.000 îles ne ressemblait pas au lieu idéal pour lui permettre de réaliser ses rêves. D’autant plus qu’aux Philippines, on vibre surtout pour le basket. Alors, dès 13 ans, elle débarque à Manacor, aux Baléares, dans le royaume de Rafael Nadal. Mais il y a de quoi être dépaysée. Loin de sa famille, elle reste très impressionnée par l’homme aux 22 Grands Chelems.
"C’était une grosse décision. Avec mon frère, ça m’a permis d’avoir une famille là-bas. Dès que j’ai appris ça, j’ai sauté sur l’occasion parce que je savais que je devais quitter mon pays un jour ou l’autre pour m’améliorer. L’académie a été ma maison au cours des sept dernières années", rappelle-t-elle.
Et pour la petite anecdote, Alexandra est née le 13 mai 2005, le jour du premier match de Rafael Nadal à Roland-Garros, un signe pour celle qui pourrait bien être la future star du tennis féminin.
"J’ai eu du mal à réaliser"
Avant le tournoi floridien, la gauchère n’avait gagné que deux matchs sur le circuit principal et n’avait jamais affronté la moindre joueuse du top 20. La voilà désormais avec deux top 10 en poche. "Je m’étais fixé comme objectif de rester concentrée à chaque point. C’est pourquoi j’ai eu du mal à réaliser, même d’avoir gagné le match. J’ai essayé de m’imprégner de ce moment, en regardant l’écran géant à la fin", exlplique-t-elle enthousiaste.
Et dans les tribunes, ses parents, aux premières loges, spécialement venus pour l’occasion, non loin d’un certain Toni Nadal, l’oncle et mentor de la légende Rafa. Une sacrée horde de supporters.
En demi-finale, Alexandra Eala défiera l’Américaine Jessica Pegula. "Ce n’est pas parce que j’ai gagné contre Iga ou le match précédent que le suivant sera plus facile. Ce sera même probablement plus dur, donc je vais tout donner", reconnait-elle.