Wimbledon: "Il y a des moments où on ne s'aime plus avec le tennis", glisse Garcia après sa sortie

Caroline Garcia a forcément passé une sale nuit après son élimination au troisième tour de Wimbledon par sa bête noire: Marie Bouzkova (7-6, 4-6, 7-5). La Tchèque l’a désormais battue sur trois courts sur le gazon londonien: l’an passé sur le 2, et vendredi, sur le 14 puis le 1, enceinte sur laquelle s’est achevée cette rencontre palpitante.
Venue se présenter en conférence de presse avec les yeux rougis – "Je ne vais pas en faire un mystère", disait-elle - , elle avouait se refaire le film d’une de ses défaites les plus dures à digérer. "Les balles que j'ai ratées à la fin et que je n'aurais pas dû rater - et en même temps, qu'est-ce qu'on doit rater ou ne pas rater dans le tennis, on ne sait pas - je les vois en boucle", lâchait-elle.
Oui, Caroline Garcia a perdu un match sur lequel elle avait pris la main en breakant au cinquième jeu de la dernière manche. Depuis le début de la bataille avec la Tchèque, elle n‘avait pas cédé sa mise en jeu. Soudainement, tout s’est désagrégé: des prises de risques inconsidérées (NDLR: elle a signé 51 coups gagnants pour 52 fautes), des mauvais choix. Et au moment de rester en vie une deuxième fois, avec des balles neuves, elle a offert la victoire à son adversaire.
"À quelques centimètres près, on aurait dit que j'avais fait un match extraordinaire et que j'avais été une grande joueuse. Au final, j'ai perdu. Après, je préfère jouer comme j'ai joué aujourd'hui que comme j'ai joué à Roland-Garros. Ce qui ressort, c’est la tristesse d'avoir fait les efforts et que ça n'ait pas marché, confiait-elle. Le sport, c'est un reflet de la vie en général. Parfois, tu fais les efforts, tu travailles dur pour et ça ne paie pas tout de suite. Il faut réussir à avoir de la patience. C'est un peu ce qui m'arrive ces derniers temps."
La finale perdue chez elle à Lyon, une défaite 7-6 au troisième set face à la Grecque Sakkari à Doha, une nouvelle défaite en finale à Monterrey 7-5 au troisième set face à Donna Vekic, un autre 7-5 au troisième face à Sorana Cirstea à Indian Wells: ça commence à faire beaucoup dans le disque dur d’une joueuse.
D’où une envolée lyrique. Presque un rejet du tennis. "Le tennis me fait vivre mes plus grandes émotions et mes pires émotions en même temps. C’est une relation d’amour et de haine en permanence. Il y a des moments où on s’aime plus que d’autres. C’est dur. Tu essaies jusqu’au bout. C’est avec cette attitude que ça payera."
Une montagne de points à défendre
Lundi 17 juillet, au nouveau classement WTA, Caroline Garcia a encore des chances de conserver sa cinquième place mondiale. Mais à ce moment de la saison, c’est un autre ranking qu’on observe: la fameuse Race. Où l’on ne tient compte que des points gagnés en 2023. Actuellement, la Lyonnaise est 15e mais quelques filles vont lui passer devant, c’est mathématique.
Si elle veut retourner défendre son titre au Masters, la Française devra réussir une deuxième moitié de saison de très haut calibre. Elle en est évidemment capable, d’autant qu’elle va retrouver sa surface préférée: le dur. Mais elle devra faire "reset" dans sa tête. Et c’est toute la difficulté dans ce sport. Il y a six mois, elle faisait peur à tout le monde. La machine s’est grippée et, désormais, les filles savent qu’elle peut dégoupiller quand la situation se tend.
Cet après-midi, elle est attendue sur le court 15 pour débuter son tournoi de double avec Luisa Stefani. "Caro" rêverait plutôt d’une plage déserte mais elle va probablement tenir son engagement avec la Brésilienne, avec qui elle a remporté le tournoi de Berlin. On connaît l’adage: après une vilaine chute de cheval, il faut vite remonter en selle.