Wimbledon: la mère d'Harmony Tan raconte son parcours semé d'embûches et ses sacrifices

Au micro de RMC Sport, Lizqueen Tan, la maman d'Harmony Tan, joueuse française numéro 115 mondiale qui fait sensation à Wimbledon et s'est qualifiée pour les huitièmes de finale du Grand Chelem ce samedi, raconte comment elle a accompagné sa fille dans ce parcours hors du commun. Un projet qui a nécessité de nombreux sacrifices, de sa part et de celle de sa fille.
"A partir de ce moment-là que je me jette à l'eau avec elle"
Après avoir vaincu Serena Williams au premier tour, Harmony Tan s'est imposée ce samedi contre Kattie Boulter et accède ainsi aux huitièmes de finale d'un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Une victoire qui fait encore grimper le fameux prize money à plus de 220.000 euros, plus gros chèque jamais empoché en carrière. Un soulagement pour elle et sa famille, qui ont connu des moments compliqués financièrement avant cette réussite.
En conférence de presse lors du 2e tour, Harmony Tan révélait que sa mère avait vendu une maison pour l'aider dans ses premières années et les couteux voyages imposés dans le tableau WTA. "Ce n'était pas un pari, je l'ai fait par amour, répond sa mère Lizqueen Tan lorsqu'on l'interroge sur le sujet. L'amour d'une mère. J'étais très contente qu'elle ait un projet parce que souvent à cet âge-là on n'a pas vraiment une idée claire de ce qu'on veut faire. Elle avait ce projet. J'ai demandé à beaucoup de professionnels autour de moi dont Nathalie Tauziat et j'étais confortée du fait que oui, elle avait ce quelque chose en plus. Et c'est à partir de ce moment-là que je me jette à l'eau avec elle."
"J'ai payé 350e pour 15 minutes de conseil de Bollettieri"
Alors qu'Harmony Tan expliquait que son père lui donnait un tiers de son salaire afin de financer son projet, sa mère explique qu'elle a toujours "travaillé pour laisser un héritage" à ses enfants. "Vous savez que vous payez leurs études, elle ne fait pas d'études donc elle hérite pour faire son projet, poursuit Lizqueen Tan. Et qu'elle n'attende pas l'héritage pour profiter." Et pour mener à bien ce projet, la mère de la Française ne laisse rien au hasard : elle a pris un maximum de conseils auprès de professionnels.
"J'ai un esprit entrepreneurial, lorsque vous avez un projet vous devez vous entourez de professionnels, explique-t-elle. C'est comme le président, vous voyez les petits papiers qu'on lui donne? Eh bien ce sont ses conseillers spécialisés dans la matière. Pour un investissement aussi important en temps, en argent, en années pour elle, parce qu'elle s'arrête au bac pour ça. Il faut que j'ai au moins 20% de certitude. J'ai payé 350e pour 15 minutes de conseil de Bollettieri et j'ai envoyé aussi une demande d'avis à Melanie Molitor. C'est Nathalie Tauziat qui m'a confortée quand on est allé la chercher alors qu'Harmony avait 16 ans."
Aujourd'hui, tous ces facteurs permettent à sa fille d'être performante sur un Grand Chelem comme Wimbledon et de peut-être laisser derrière elle ces galères passées. Un itinéraire semé d'embuches, qui rend "très fière" Lizqueen Tan : "C'est beaucoup de sacrifices pour une jeune femme. Elle n'a jamais vraiment eu de vie d'ado, n'a jamais fêté son anniversaire, mais elle sait ce qu'elle aime faire, donc pour elle c'est un sacrifice, mais pas si énorme que ça."