La tournée tennistique en Asie fait une nouvelle victime: "Au bout du rouleau", Kasatkina met un terme à sa saison

La machine à laver que représente le circuit ATP et WTA continue de faire des victimes. Ce lundi, Daria Kasatkina a annoncé qu’elle mettait un terme à sa saison, une semaine après avoir été balayée par Sonay Kartal lors du premier tour du WTA 1000 de Pékin (6-3, 6-0). La 19e joueuse mondiale a publié un long message puissant pour dénoncer une usure physique et mentale, causée par une tournée exigeante et interminable. "'Je vais bien', des mots dont je suis sûr que nous avons tous entendu beaucoup de femmes de nombreux horizons différents utiliser, sachant qu’elles ne vont pas bien, elles sont loin d’être bien mais elles continuent, se brisant un peu plus à chaque fois. C'est moi. 2025 a été mon année 'je vais bien'", a d’abord confié l’Australienne sur Instagram.
"Je suis loin d'aller bien depuis longtemps et, à vrai dire, mes résultats et mes performances le montrent. Les fans ne sont pas stupides, ils le voient aussi. J'ai caché mes sentiments parce que je ne veux pas donner l'impression de me plaindre, d'être faible ou, Dieu m'en préserve, d'être ingrate ou de ne pas apprécier cette vie extraordinaire que nous menons en tant que joueuses de tennis professionnelles", ajoute-t-elle.
"Il y a des limites à ce que je peux supporter"
La joueuse de 28 ans avoue avoir "atteint (ses) limites" et a besoin "d’une pause" dans sa vie de professionnelle. "Une pause dans le quotidien monotone de la vie en tournée, les valises, les résultats, la pression, les mêmes visages (désolée les filles)... Tout ce qui va avec cette vie. Le programme est trop chargé, mentalement et émotionnellement, je suis au bout du rouleau et malheureusement, je ne suis pas la seule."
Et de conclure: "Ajoutez à cela le stress émotionnel et mental lié à mon changement de nationalité, le fait de ne pas pouvoir voir mes parents (depuis 4 ans maintenant pour mon père et moi), ainsi que les batailles incessantes pour obtenir le droit de participer à toutes les compétitions australiennes. C'est beaucoup, et il y a des limites à ce que je peux supporter et accepter en tant que femme seule, tout en rivalisant avec les meilleures athlètes féminines du monde. Si cela me rend faible, alors tant pis, je suis faible. Cependant, je sais que je suis forte et que je deviendrai plus forte en m'éloignant, en me ressourçant, en me recentrant et en reprenant des forces. Il est temps que j'écoute enfin mon cœur, mon esprit et mon corps. Je rejoins donc le club des abandons de 2025. Tout ira bien pour moi."
La tournée asiatique tourne au ridicule
Kasatkina n’est pas la première à dénoncer un calendrier devenu trop intense. Depuis le début de la tournée asiatique, on assiste à une multiplication d’abandons et d’images de joueurs en grande souffrance. Outre Novak Djokovic, qui a carrément vomi sur le court à Shanghai, Jannik Sinner a été contraint de jeter l’éponge dès le 3e tour du Masters 1000, perclus de crampes et dans l’obligation d’être aidé par le physio pour regagner sa chaise.
Sa disparition, après le forfait de dernière minute de Carlos Alcaraz, également blessé, juste avant le début du tournoi, laisse le Masters 1000 de Shanghai orphelin des N.1 et 2 mondiaux. "La saison est évidemment longue. Je pense que la partie asiatique est la plus difficile, car on a l'impression que la saison va bientôt se terminer, mais qu'il faut encore se battre", glissait la N.2 mondiale Iga Swiatek en marge du tournoi de Pékin la semaine dernière.