Route du Rhum : la bagarre est déjà lancée

- - AFP
Comme prévu, le coup de canon a sonné à 14h pétante au large de Saint-Malo, lançant officiellement la 10e édition de la Route du Rhum. Et comme prévu, la météo, très capricieuse, a immédiatement « plongé » les 91 skippers dans la dure réalité de la mythique course transatlantique en solitaire née en 1978. Alors que le Class40 de Jean-Edouard Criquioche (Région Haute Normandie), victime d’un problème au niveau du gréement, était contraint de revenir au port 45 minutes après l’avoir quitté, les autres marins étaient déjà à la lutte pour virer en tête à la fameuse bouée de Fréhel, premier point stratégique de la Route du Rhum.
Sans surprise, les Ultimes, les multicoques de plus de 20m, ont rapidement pris les commandes de la flotte. A bord de Prince-de-Bretagne, Lionel Lemonchois est passé en tête au Cap Fréhel sous les yeux de milliers de spectateurs ayant bravé le vent et la pluie pour apercevoir leurs héros des mers. Derrière « Lionel le ténébreux » suivaient de peu Sidney Gavignet (Musandam Oman Sail 3) et Thomas Coville (Sodebo).
Des rafales de 40 nœuds attendues dans la nuit
Rien n’est joué évidemment pour ces trois skippers lancés pour 3542 milles, soit environ 6500 km vers Pointe-à-Pitre. « On a vu un départ sublime, apprécie Jean-Pierre Dick, 3e de la Route du Rhum 2006. Chacun a respecté les règles. Il n’y a pas eu de contact ou de bateau blessé lors de ce départ. Il y aura d’autres passages clés à venir mais c’était la période la plus dense. » Et la plus risquée.
Reste désormais à s’adapter au mieux à des conditions climatiques qu’on annonce terribles dans la nuit de dimanche à lundi. Des rafales de 40 nœuds sont attendues sur la pointe bretonne. « Il ne faut rien casser tout en maintenant l’allure, prévient Laurent Bourgnon, le seul marin à avoir inscrit deux fois son nom au palmarès de la Route du Rhum (1994, 1998). Il faut prendre corps avec son bateau et gérer la fatigue. » Car ce n’est que le début.