Route du Rhum: "On ne va pas chômer", sourit Le Cléac’h

Le dernier briefing météo vient de s’achever au Palais du Grand Large de Saint-Malo. Les 138 skippers ont écouté les analystes météo et les organisateurs dérouler leurs premières heures de course. Armel Le Cléac’h, le marin du maxi-trimaran Banque Populaire fait partie des favoris pour la gagne. Il est particulièrement méfiant sur les premiers moments de la course.
Armel Le Cléac’h, c’est demain le grand jour. Il faudra être prudent?
Les conditions météo sont bien plus favorables pour ce départ. Le schéma de départ sera complexe. Le vent sera contraire pour aller au cap Fréhel (première bouée). Il va falloir tirer des bords. Il y a pas mal de danger entre les concurrents, les bateaux spectateurs, les cailloux. Il y aura beaucoup de manœuvres pour s’extraire de la Manche dans la nuit. Ca sera assez sportif. Derrière, ça a l’air d’être une route assez rapide pour les Ultim.
Avez-vous déjà arrêté une stratégie?
Ca fait deux jours que l’on travaille sur ce nouveau scénario. On commence à avoir une idée assez générale. Il y a encore des points à affiner. Il faudra être vigilant dans les transitions, la course pourrait se jouer là. Les choses sont en train de se mettre bien en place. On va se concentrer pour le départ de demain. Je le répète, ça sera compliqué. Il y a cette zone du parc éolien qui se trouve sur la route… Il y a aussi 90 de coefficient de marée. Il y a beaucoup d’ingrédients. Ca va être un début de course assez tonique pour tous les bateaux. On ne va pas chômer pour sortir de la Manche.
Comment avez-vous géré l’attente ?
Ces deux jours supplémentaires sont vite passés. On s’est remis dans notre routine stratégie météo avec ce nouveau scénario qui s’annonce. On n’a pas eu le temps de perdre la concentration du départ. Je suis prêt, le bateau aussi. Hâte d’y être. Comme l’a dit l’organisateur ça va être un beau départ. Pour nous navigateurs, ça va être physique ces premières heures de course. On est prêt à ça. On s’est entraîné pour ça.
A quoi faut-il s’attendre ?
Ca va être rapide pour nous les Ultims. On annonce une course assez rapide pour arriver en Guadeloupe. Le sprint qu’on annonçait devrait être au rendez-vous.
Le record est possible, les 7 jours, 14 heures, 21 minutes et 47 secondes de Francis Joyon (IDEC Sport) en 2018 ?
C’est bien possible. Ca dépendra de la dépression des Açores. Aujourd’hui les prévisions tournent autour de six jours. Ce serait le record. Tout est réuni pour que l’un d’entre nous batte le record.