"Les yeux rivés sur la première place": Richomme annonce sa participation au Vendée Globe 2028 avec un nouveau bateau en construction

Après une première participation réussie en 2024, ponctuée par une deuxième place, Yoann Richomme a décidé de retenter l’aventure. Le skipper de 41 ans a officialisé sa présence à l’édition 2028 ce jeudi matin. "L’expérience du Vendée Globe 2024 ayant été bonne, voire très bonne, on s’est dit qu’on se donnait une nouvelle chance de tenter la victoire ", a confié Yoann Richomme.
La décision, réfléchie, a été prise au printemps, quelque temps après son arrivée aux Sables-d’Olonne: "Je voulais que ma décision personnelle soit la bonne, qu’elle soit sans influence. Et je voulais aussi que ça soit la bonne pour Paprec parce qu’on forme un duo. Il fallait qu’ils soient satisfaits de ma prestation sur le Vendée Globe, que ce soit sportivement mais aussi en termes de communication."
Le duo est donc reparti pour un cycle complet. Cette fois, le projet se fera sans le co-sponsor Crédit Mutuel Arkéa. Paprec devient le seul soutien du skipper, avec un investissement total estimé à environ 12 millions d’euros pour le Vendée Globe, dont 9 rien que pour la construction du nouveau monocoque.
Un nouveau bateau et une équipe déjà prête
La confiance est renouvelée à l’architecte Antoine Koch, qui dessine actuellement le nouvel IMOCA de Richomme. La construction débutera en août prochain, chez Multiplast, à Vannes, comme pour le précédent. Elle nécessitera au minimum 18 mois. La mise à l’eau est prévue pour mars 2027. Un timing serré. "Ça nous laissera un an et demi de préparation avant le prochain Vendée Globe. Ce qui est dense, mais qui est suffisant car on bénéficie des apprentissages du dernier Vendée Globe. Et ça nous laissera normalement assez de temps pour fiabiliser le bateau, ce qui est un gros enjeu car ils sont extrêmement sollicités", explique Yoann Richomme.
Pas question de repartir de zéro. L’équipe construite pour le premier Vendée Globe travaille déjà sur le prochain. Ce qui représente un gain de temps précieux. "On était parti d’une page blanche il y a quatre ans. Là, on est déjà calé, soudé, on a nos méthodes", affirme sereinement le deuxième de l’édition 2024.
Côté technique, le retour d’expérience du dernier bateau a été précieux. "C’était un très très bon design mais forcément on lui a trouvé quelques défauts", analyse Yoann Richomme. Donc on aimerait bien les combler. Ça va être plus simple que la dernière fois où on manquait totalement de compréhension de ces IMOCA à foil. Là on part avec un bagage technique supplémentaire."
L’IMOCA utilisé en 2024 va d’ailleurs changer de main. Il sera repris par Corentin Horeau, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2023, qui se lance en IMOCA.
"On a les yeux rivés sur la première place"
Pas question de se contenter d’une simple participation. Richomme vise clairement plus haut: " Si déjà on peut faire à nouveau deuxième, ce serait top. Mais on a les yeux rivés sur la première place. " Il le sait, la prochaine édition du Vendée Globe s’annonce encore plus relevée. "Le niveau de compétition ne va faire que monter. Le développement des bateaux et des marins ne fait que s’améliorer. Je crois qu’il y a neuf ou dix bateaux en construction pour le prochain Vendée Globe donc le niveau ne va pas retomber de sitôt", fait remarquer le double vainqueur de la Route du Rhum.
L’enjeu, pour le skipper et son équipe, sera de comprendre quels vont être les nouveaux critères que les nouveaux designs vont faire apparaître. "Est-ce qu’ils vont voler plus haut? Est-ce que les impacts vont être plus forts? Est-ce qu’il faudra subir la vitesse plus souvent et plus longtemps?", se questionne le Varois. "C’est tout ça qu’il faut maîtriser. Ensuite, il faut trouver des astuces pour y pallier, réussir à vivre à bord de bateaux qui vont très très vite."