Volley: à un match du titre, le coach de Montpellier veut "croire en une soirée historique"

Olivier Lecat, comment analysez-vous ce succès à Tours lors du match 1 ?
Il y a beaucoup de satisfaction d’avoir gagné ce match 1 à Tours (3-2) mais il reste de nombreuses questions. Ce n’est qu’un premier pas vers le titre car le TVB est une équipe redoutable, elle l’a prouvé en saison régulière, et un ou bien deux gros combats restent encore à mener pour arracher ce titre. On a déjà prouvé qu’on était à la hauteur du challenge proposé mais ce premier succès doit nous pousser à rester concentrés pour nous remplir de confiance et de croyance.
Après avoir mené 2 sets à 0, Tours vous a poussé au tie-break. Avez-vous douté ?
On a été moins précis dans la troisième manche et cela a permis aux Tourangeaux, poussés par leur public, de revenir. Les supporters ont eu ce mérite de sonner la révolte même lorsque leurs joueurs étaient menés. On n’a pas été surpris d’aller au tie-break. Un match nous échappe, justement, quand on est surpris et énervés par les événements. Gagner 3-0 à Tours aurait été prétentieux. On savait que ça aller être long. Avec un début de tie-break autoritaire et quasi parfait, on a retrouvé notre qualité de jeu. Non, je n’ai pas été inquiet.
Comment appréhendez-vous ce deuxième match qui vous place à une victoire du titre de champion de France ?
Tours ne va pas nous offrir ce titre. Il faudra aller le chercher. Alors, avant tout, on essaie d’être précis avec le staff sur ce que les joueurs auront à faire. Il y a beaucoup d’engouement ici à Montpellier depuis notre qualification en finale. Il faut surtout rester à l’écart de cette ébullition.
Montpellier n’a plus été champion de France depuis 47 ans. Comment gérer cette immense attente ?
On vient déjà de vivre une joie similaire en demi-finale face à Chaumont pour la qualification, et une grosse déception, la saison dernière en demie, quand on a perdu un match qu’on maitrisait. On doit apprendre et on a appris. Bien évidement que l’idéal serait de finir la série et d’être champion à Montpellier. Alors on se protège et on essaie de se concentrer sur ce qu’on peut maîtriser, c’est-à-dire notre jeu. C’est à ce moment qu’il faut être fin dans les choses qu’on prend, celles qui nous font avancer, et celles qu’on laisse aux fans. Je m’isole moi-même de cette pression. Je connais beaucoup d’anciens, pour avoir joué dans l’Hérault, qui sont dans l’attente et sont fiers de revoir Montpellier revenir à ce niveau. Ils vivent notre aventure avec leur regard mais on ne peut pas préparer ce match-là avec l’émotion du supporter. C’est le meilleur moyen de se planter. On doit rester focus sur nous. Il ne faut pas qu’on se pollue l’esprit avec ça car si on commence à prendre en compte le souhait de nos supporters et leurs espérances, ce sera trop lourd.
Mais à un moment l’émotion va émerger…
Bien entendu qu’il y aura de l’émotion, quand on évolue à haut niveau. Il faut simplement être à la hauteur de l’événement, lâcher les chevaux et ne pas se frustrer. On peut tout donner en étant ordonné, structuré, concentré et en restant déterminé, calme et soudé comme on l’a déjà fait. Et il faut conserver cette envie folle de gagner et rester comme on est. Il n’y a rien à changer.
Vous avez conduit Poitiers au titre de champion en 2011. Comment le devient-on ?
Je mets de côté la qualité des joueurs et le travail des staffs. C’est à la fois simple et compliqué. C’est un état d’esprit. C’est une dynamique qui s’est créée, avec des feux qui passent au vert au bon moment. C’est une histoire aussi qu’on essaie d’écrire et ce, pas uniquement depuis cette saison. Enfin, le moment venu, il faut mettre tout son mental sur ce qu’on doit faire. Ce sont ces quelques ingrédients qui nous remplissent de forces et nous ouvrent les portes d’un titre.
La salle Chaban-Delmas de Castelnau-le-Lez sera pleine. L’ambiance sera chaude. Quel rôle auront vos supporters ?
Qu’ils soient bouillants comme ils l’ont été en demi-finale. Qu’ils nous soutiennent. Ils nous ont rappelé, quand ça n’allait pas, que tout était encore possible. J’ai confiance en ce qu’il va se passer ce soir et ne pas hésiter à se nourrir d’un ballon qui tombe du mauvais côté. C’est à nous de donner l’espoir, donner la croyance aux supporters que ce mercredi peut être une soirée historique.