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Volley: "C'était trop important que je sois là", Ngapeth donne de ses nouvelles avant le Mondial

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Alors qu’il pose ses valises au Japon ce lundi avec l’équipe de France, pour un dernier stage de préparation avant les Championnats du Monde aux Philippines (du 12 au 28 septembre), la star des Bleus Earvin Ngapeth fait le point sur son état de forme. Après une blessure au genou au début de l’été, le réceptionneur-attaquant espère être prêt à temps pour ce qui sera la dernière chance de la génération dorée d’aller remporter la médaille mondiale qui manque à leur palmarès XXL.

Earvin, vous avez été victime d'une tendinopathie au genou droit début juillet. Quel est votre état de forme aujourd’hui ?

Le genou va bien, après j'ai pris pas mal de retard physiquement parce que je me suis arrêté très longtemps. C'est une course contre la montre mais j'ai repris avec le groupe, je me sens bien, je n’ai pas de douleurs et il reste deux semaines avant le début du Mondial donc on va voir comment on va gérer. L’important c'était que je puisse revenir rapidement dans les oppositions, revenir dans le groupe. Maintenant ce n’est que du travail, et je pense que le 14 septembre je serai prêt. Je pense que je suis à 70% de ma forme, il reste deux semaines pour bosser avec mon préparateur physique qui me fait courir tous les jours. C'est un pari mais je pense que ça va le faire.

Si vous ne vous sentez pas à 100% quand le sélectionneur doit communiquer sa liste de 14 joueurs pour les Championnats du Monde, il existe une possibilité que vous n’en fassiez pas partie ?

Ce serait logique si je ne suis pas à 100% et que je ne peux pas aider l’équipe, il n’y a pas de raison que je sois dans la liste de quatorze. Le staff a décidé de partir au Japon à quinze pour nous donner toutes les chances possibles. Parfois il ne faut pas forcer quand tu n’es pas prêt, c’est comme ça. Mais on verra dans 2 semaines.

Avez-vous craint de devoir renoncer à ces Championnats du Monde ?

Quand j'ai l'annonce que j’ai un problème sur le genou, au début du stage, c'est forcément un coup dur. Déjà l'an dernier avant les Jeux Olympiques, je me suis fait le mollet donc j'étais loin du groupe, j’avais regardé les matches en tribunes, je me suis préparé seul avec le préparateur physique et cette année rebelote. Cela a été compliqué, mais c’est un rendez-vous d'équipe que nous avons, pour certains ce sera la dernière compétition donc c'était trop important que je sois là et que je me donne les moyens de participer à ce Mondial. On a essayé de récréer tout ce qu'on fait depuis des années. Je pense que ce n’est pas un hasard si on est allé à Cannes pour la préparation, c’est là où on était aussi avant les Jeux Olympiques de Paris. Ce n’est pas un hasard si on va à Okinawa maintenant, c'était là où on était allé avant les JO de Tokyo en 2021… Notre groupe se remémore les bons souvenirs pour essayer de boucler la boucle comme il faut.

Votre histoire avait commencé en 2014 par des Championnats du Monde. Vous n’avez pas encore remporté de médaille mondiale. Il y a plein de signes…

Oui il y a plein de signes, plein de facteurs. Cela a même commencé en équipe de France cadets pour certains, en 2006, donc presque 20 ans qu'on joue ensemble. C’est un rendez-vous important et c'est la dernière qui nous manque donc on est tous très motivés pour aller la chercher.

C’est cet esprit de famille qui vous a tous incité à continuer une année de plus en Bleu ?

Il n’y a pas que ça mais pour beaucoup oui, ce groupe qu'on a créé et cette médaille qu'on n'a pas encore réussi à aller chercher, ça nous a incité à continuer. Après tout le monde est bien physiquement, a fait une grosse saison, le mental est là donc il n’y avait pas de raison que ça s'arrête et ça aurait été trop facile de s'arrêter après la médaille à Paris. On avait tous envie d’aller encore plus loin, pour certains il y a l’envie de continuer encore après. Mais c’est sûr que ce Mondial est la dernière compétition pour l'ossature de ce groupe et c'est important qu'on soit là.

Comment expliquez-vous que vous n’ayez pas encore réussi à décrocher cette médaille mondiale ?

Il n’y a pas d'explication, à chaque fois on a raté notre Mondial, sauf en 2014. Donc c’est aussi quelque chose qu'on a à cœur de réaliser, on a envie de faire un bon Mondial au-delà de l’envie d’être champions du monde.

Il y a aussi une transition qui s’opère entre les générations dans cette équipe de France…

Il y a des générations qui arrivent, c'est du très costaud. J’ai joué en France cette année, j’ai eu l’occasion d’en voir beaucoup. C’est top, nous quand on est arrivés en Bleus on l’a un peu mal vécu donc quand il y a des jeunes qui arrivent dans le groupe, ça nous tient à cœur de les intégrer, qu’ils se sentent bien, et de leur transmettre les valeurs qu’on a créé autour de cette équipe de France. On a aucun doute que lorsqu’on partira, ils prendront la place et feront de grandes choses.

Après les Jeux, vous disiez "rendez-vous à Los Angeles 2028", avez-vous toujours cette idée en tête ?

Oui, il y en a qui veulent arrêter et il y en a qui ont encore envie et j'en fait partie. Los Angeles, c'est un bel objectif de faire quatre olympiades. Et deux équipes avant nous ont fait le doublé mais personne n'a fait le triplé, ce serait beau d'aller chercher une troisième médaille aussi.

Une bande dessinée sur votre vie est récemment sortie, d’où vient cette création ?

C’est top, c’était un nouvel exercice, je me suis pris au jeu, j'ai adoré. C'est ma vie en fait depuis 1998, quand mon papa était entraîneur champion de France avec le Stade Poitevin, jusqu'à Paris 2024. C'est en BD, j'ai trois enfants qui sont comme des fous sur la BD, et qui se voient dans le BD. Je suis super fier.

Kévin Morand