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Volley: de l’abstinence à la délivrance... Les enjeux de la finale Tours-Montpellier

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Tours affronte Montpellier dans le match 1 des finales du championnat de France de volleyball, ce samedi à partir de 20h sur la chaîne RMC SPORT sur Twitch. Outre l’affrontement de deux champions olympiques français, le récetionneur-attaquant tourangeau Kévin Tillie face au central montpelliérain Nicolas Le Goff, cette finale est l’occasion pour deux places fortes du volley français de revenir au premier plan après des années d’abstinence. Analyse des forces en présence.

Tours espère que la troisième finale de la saison sera la bonne

Le favori face à ses doutes. Si Tours a largement dominé la saison régulière de la Ligue A en terminant avec 9 points d’avance sur son dauphin et seulement 2 défaites en 24 journées, le TVB a connu deux coups d’arrêt dont il n’était plus trop habitué : perdre en finale(s) de coupe(s). D’abord, les co-équipiers de Kévin Tillie ont été surclassés en finale de CEV Cup (la deuxième coupe européenne) par une solide équipe de Monza (qui a été éliminée dans les playoffs du championnat italien par le futur champion Civitanova). Une première déception pour le TVB qui avait quand même éliminé deux cadors continentaux précédemment, Belchatow et Modène de la star française Earvin Ngapeth. En janvier, la qualification contre Modène avait d’ailleurs sonné le réveil du TVB après un début de saison morose marqué par les blessures et le Covid.

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La seconde défaite, en finale de la Coupe de France face à Chaumont, a été encore plus amère début avril. Alors que les Tourangeaux pensaient avoir gagné le match au terme d’un tie-break suffocant, la VAR retire le point au TVB et Chaumont renverse la troupe à Tillie. Si le TVB est le club français le plus titré depuis 20 ans (8 titres de champion, 10 coupes de France, 1 Ligue des champions et 1 Coupe de la CEV), le club managé par Pascal Foussard n’a plus remporté un seul titre depuis trois ans. Une éternité sur les bords de la Loire : "Finale ou pas, chaque match est identique à Tours dans la rigueur de la préparation, avoue Kévin Tillie. Cette finale du championnat de France était l’objectif principal du TVB, mais entre-temps on a joué et perdu déjà deux finales. On aurait aimé les gagner. On a une troisième chance à ne pas rater. 0n ne peut pas avoir de regret avec ces trois finales mais on verra à la fin de la saison pour dresser un bilan." Avant de retourner en Pologne, Tillie espère bien remporter son premier titre en France et permettre au TVB de retrouver l’ambiance des soirées de Ligue des champions, compétition promise au club titré au bout de deux victoires (la match 2 se jouera mercredi à Montpellier avant un hypothétique match 3 à Tours le week-end prochain).

Montpellier n'a rien à perdre

47 ans que Montpellier attend un huitième titre de champion ! Traditionnelle place forte du volleyball français, la capitale héraultaise attend un titre national depuis 1975. Si les Languedociens n’ont plus goûté à une finale de championnat depuis 1992, l’équipe entraînée par Olivier Lecat depuis six ans truste les places sur le podium depuis maintenant quatre saisons. Premier de la saison régulière en 2019, Montpellier s’était sèchement sortir par Chaumont (deux défaites 3-0) au premier tour des playoffs. Une amère déception pour Olivier Lecat. Si l’an dernier, le club héraultais a dû baisser les armes en demi-finale face à Chaumont encore (!), Montpellier franchit un nouveau pallier, avec cette place en finale, mais les Méditerranéens ne veulent pas encore s’arrêter en si bon chemin.

"Tours est une grande maison du volley français depuis 20 ans, reconnait Lecat, un ancien de la maison tourangelle. A Montpellier, nous travaillons depuis 6 ans pour en redevenir une. Notre fierté est déjà d’offrir une finale à ce club car ce sont des moments uniques. Il faut vivre ces moments, s’y habituer pour performer et gagner dans la durée. Tours a très bien su le faire. Si la saison est réussie, on va se battre et rester là jusqu’au dernier ballon." Et alors que des larmes ont coulé chez le coach et certains joueurs montpelliérains dans son antre de Castelnau-le-Lez, après la qualification en finale, la stabilité émotionnelle sera prépondérante pour un club qui attend d’être sacré depuis 47 ans, reconnaît le champion olympique montpelliérain Nicolas Le Goff : "On n’est pas favori, on sait qu’on va rencontrer un adversaire de taille. Mais ce titre, on le veut. Etre outsider nous enlève un peu de pression. Mais j’ai hâte de connaître ces émotions, après celles vécues contre Chaumont en demies. Si on pouvait concrétiser ça avec un titre, ce serait extraordinaire." De la diète à la libération.

Morgan Besa