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Volley (Euro U22): "Cette défaite en finale va bâtir nos prochains succès", affirme Kellian Paes, le passeur des Bleuets

Kellian Paes

Kellian Paes - ICON Sport

Comme les U18 quelques heures avant, l’équipe de France U22 a été battue en finale de l’Euro par l’Italie 3 sets à 1 (26-24, 23-25, 22-25, 21-25). Quelques minutes après cette défaite au goût amer, le passeur des Bleuets et du Paris Volley, Kellian Paes, a dressé le bilan pour RMC Sport d’un Final 8 continental assez fou.

Kellian, quelles sont vos premières impressions après cette défaite en finale de l’Euro ?

C’est d’abord beaucoup de frustration qui émerge. Bien que ce soit une génération d’Italiens double championne du monde, on est frustré car il y avait la place de gagner. On a montré dans tous les sets qu’on joue bien et la bascule entre victoire et défaite se joue à peu de choses. Les Italiens ont gagné sur leur expérience, sans doute, et leur capacité à serrer le jeu aux moments cruciaux.

Le premier set est serré, comme tout le match d’ailleurs. Le money time est mal engagé mais vous arrivez à renverser les Italiens 26-24. De quelle manière ?

On a déroulé notre jeu sans prendre le score. Mais une série de Lawani et nos services plus tranchants ont déréglé les Italiens. Et comme souvent dans ce Final 8, on revient avec notre force de caractère et notre combativité collective. Dans le deuxième set, c’est l’inverse : on mène avant d’être renversé (23-25). L’état de forme après nos 20 sets en 4 matchs est entré en jeu mais on parle d’une finale et je ne veux pas chercher cette excuse-là. À 22-23, on n’est vraiment pas loin de remporter cette deuxième manche, mais il nous a manqué un brin de lucidité. Les efforts fournis depuis le début de l’Euro ont impacté notre lucidité, je dirais, à ce moment-là. Ensuite on n’a pas pu les forcer à aller au tie-break. Dans les deux derniers sets (perdus 22-25 et 21-25), on a parfois manqué d’efficacité dans des situations qui nous étaient pourtant favorables. Sur leur premier service, on n’a pas réussi à tourner, à reprendre le service, si bien qu’on a pris quelques séries qui nous ont fait mal.

Après quatre victoires, toutes au tie-break, et une seule défaite, que vous reste-t-il de cet Euro ?

A chaud, on finit sur une médaille d’argent et c’est de la frustration. En tant que compétiteur, on veut toujours aller chercher la victoire et la marche la plus haute. Alors, oui, il reste de la fierté car c’est une compétition de très haut niveau qui nous montre que toutes les choses mises en place avec cette génération, depuis le temps que nous sommes ensemble, ont payé d’autant plus que Ibrahim Lawani a été élu meilleur pointu de cet Euro, Thibault Loubeyre est le meilleur libéro et j’ai été élu meilleur passeur de la compétition.

Vous parlez d’évolution, cette génération a terminé juste dans les dix premiers lors de votre première compétition internationale et vous êtes aujourd’hui vice-champion d’Europe. Ce n’est pas rien…

Quand on regarde nos premiers championnats d’Europe, on ne peut pas dire que nous soyons une génération précoce. On manque de maturité technique et physique, on manque de travail collectif car on se prépare peu à ces joutes continentales. Il y a quatre ans, en U18 lors de ce premier Euro, on ne sort même pas des poules et on termine huitième. Il y a deux ans, en U20, on finit cinquième sans Ibrahim Lawani, blessé. Aujourd’hui, on se retrouve avec une seule défaite lors de l’Euro U22 face à une équipe italienne double championne du monde. Alors oui, évidemment c’est frustrant mais en se retournant sur ce parcours depuis quatre ans, on peut aussi être fier de nous. On va puiser là-dedans pour continuer à progresser dans la hiérarchie.

Est-ce que c’est cette dernière défaite qui va vous faire avancer le plus ?

On apprend toujours tant dans la victoire que dans la défaite. Aujourd’hui, je me servirai de cette défaite plus que les autres car elle intervient dans une finale. Et une finale porte en elle des émotions particulières car totalement différentes des autres rencontres. Autant je souhaite revivre ce parcours avec grand plaisir, autant je veux me servir de cette défaite en finale lors des prochaines compétitions pour bâtir nos prochains succès, nos prochaines médailles d’or.

Propos recueillis par Morgan Besa