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Volley: "On s’est pris une bonne claque", reconnaît Chinenyeze après la défaite des Bleus en quart de finale de la Ligue des nations

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L’équipe de France de volley s’est inclinée face à la Slovénie (25-22, 15-25, 25-19, 25-18) en quart de finale de la Ligue des nations. Une déception pour les tenants du titre et doubles champions olympiques. Le central Barthélémy Chinenyeze analyse ce revers.

Barthélémy Chinenyeze, quel est votre sentiment après ce quart de finale perdu? 

On est déçus. On est déçus de finir la compétition comme ça, on espérait aller plus loin, on n’était pas au top. Pendant la VNL, on a super bien joué, il y a eu beaucoup de changements de joueurs, beaucoup de jeunes joueurs qui sont arrivés et qui ont fait du bon boulot… Notre aventure s’arrête ici et c’est vraiment dommage. 

Qu’est-ce que vous vous êtes dit dans le vestiaire?

Directement après, rien du tout. Chacun a pris la défaite pour soi mais après on a un petit peu parlé et c’est vrai qu’on n’a vraiment pas bien joué, on sait qu’on doit mieux faire. Parmi les mecs qui étaient là, on n’a pas eu beaucoup d’entraînements ni de matchs donc ça a été assez compliqué pour nous de revenir dans le rythme et surtout on sait que la deuxième partie de l’été est plus importante et que les championnats du monde c’est notre réel objectif de l’été. 

Qu’est-ce qui a péché selon vous dans ce match contre la Slovénie? 

Un peu tout. C’est un truc global, c’est un peu général. On a eu du mal à la réception, on a eu du mal à l’attaque. On a fait pas mal de fautes au service et à l’attaque… On n’a pas été performants dans tous les secteurs de jeu. 

Est-ce que c’était la Slovénie qui était plus forte aujourd’hui où est-ce que c’était vous qui étiez moins bien? 

C’est complètement nous. Ce n’est pas la Slovénie qui a fait un match exceptionnel, à part peut-être le pointu qui a bien joué mais le reste… rien de fou. C’est vraiment nous qui n’avons pas joué à notre niveau. 

Vous avez fait énormément de fautes de services (28), est-ce que vous pensez que c’est l’un de vos points faibles? 

Non, je ne pense pas que ce soit un point faible parce que ça a été une arme pour nous quand on a gagné les JO et la VNL l’année dernière. C’est un match où ce n’est pas passé et je pense que même sans le service on doit réussir à gagner des matchs comme ça, à couperet, pour aller récupérer des points dans d’autres secteurs de jeu. C’est sûr que c’est quelque chose à travailler parce que maintenant dans le volley à haut niveau le service est hyper important mais on ne va pas dire que c’est un point faible parce qu’on a déjà démontré l’année dernière que c’est un point fort. 

Pensez-vous que les absences - notamment celle de Jean Patry - vous ont porté préjudice? 

C’est vrai que ça aurait peut-être pu nous soulager parce qu’on connaît le niveau de Jean et ce qu’il sait faire. Il n’y avait que Théo (Faure) qui pouvait assurer et c’est ce qu’il a fait mais c’est sûr qu’il y avait des personnes qui n’étaient pas là qui auraient pu aider à gagner ce match. 

Vous avez fait un très bon deuxième set, est-ce que vous avez l’impression d’avoir fait quelque chose de différent dans ce set en particulier?

On a gagné des gros rallyes dans le deuxième set et c’est le genre de choses qui nous fait partir, qui nous fait décoller. Dans le deuxième set, on a réussi à tout bien gérer et après on a essayé de reproduire la même chose dans le troisième et on n’a pas réussi malheureusement, et après c’est la Slovénie qui a pris l’avantage: ils avaient toujours 2, 3, 4 points d’avance. 

Est-ce que vous avez ressenti une baisse de motivation dans l’équipe au fur et à mesure du match? Une forme de fatalisme?

Non. On ne baisse jamais les bras. Parce que c’est un quart de finale, un match à couperet et on sait aussi que même si on est quelques points derrière on peut revenir et on ne lâche rien. On ne veut pas donner à l’autre équipe une victoire facile donc non on n’a pas été fatalistes, on ne s’est pas dit "bon bah là c’est mort". On a essayé, on a manqué de chance sur certains petits trucs, quelques services sortent de cinq centimètres et peut-être que s’ils avaient été dedans ça aurait pu nous relancer. On a essayé de tout donner jusqu’à la fin mais malheureusement ça n’a pas marché. 

C’est la première fois depuis 2015 que la France ne va pas en demi-finales de la Ligue des nations, comment vivez-vous ça en tant que tenants du titre et doubles champions olympiques?

On prend chaque compétition, chaque match à la fois. On ne s’est pas mis la pression en se disant "on a déjà gagné la VNL"… Bien sûr qu’on aurait bien aimé aller en finale pour défendre ce titre mais on ne se met pas spécialement la pression parce que dans le passé on a réussi à se qualifier en demi-finales ou à gagner la VNL. Ça devait être un très bon entraînement pour se préparer pour les championnats du monde, malheureusement ça s’arrête en quart de finale. 

Quelle est la suite du programme? 

Là déjà on va essayer de rentrer de Chine et ensuite on va avoir quelques jours de repos avant de tous se retrouver à Cannes vers le 11 août pour la préparation pour les championnats du monde qui va durer à peu près un mois et là on aura le temps de bien travailler, on aura tout le groupe donc ça va être bien. 

Est-ce que cette défaite vous inquiète vis-à-vis des championnats du monde? Comment allez-vous vous remobiliser pour aborder ces championnats du monde du bon pied? 

Ca ne nous inquiète pas du tout parce que, parmi les plus anciens, on a tous eu du repos, beaucoup de repos comme on n’a jamais eu depuis qu’on a commencé le volley à haut niveau donc c’est aussi une première le fait qu’on ait eu un mois, un mois et demi de vacances et après on a eu la VNL pour essayer de se remettre dans le rythme, de retrouver des sensations sur le terrain. Les championnats du monde ce sera une toute autre compétition, ça n’a rien à voir, c’est un très, très gros objectif. Des mecs sont restés en équipe de France pour aller chercher ce titre qui manque à l’équipe de France et à tous les joueurs. On ne s’inquiète pas, on s’est pris une bonne claque et maintenant on va rester humbles, on va travailler pour pouvoir arriver en forme aux championnats du monde. 

Propos recueillis par Camille Beaurain