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Athlétisme: "Le record du monde, ce n'est plus réaliste" estime Lavillenie

Recordman mondial du saut à la perche pendant près de 6 ans, Renaud Lavillenie a été dépossédé de son bien en février dernier par le Suédois Armand Duplantis. Invité ce mardi sur l'antenne de RMC, le Français a tiré un trait sur l'idée de pouvoir battre à nouveau ce record symbolique et se projette désormais vers de nouveaux objectifs.

Le 8 février dernier, le jeune Armand Duplantis dépossédait Renaud Lavillenie de son record du monde de saut à la perche. Sa marque de 6,16 mètres, réalisée en Ukraine en février 2014 sur les terres de la légende Sergueï Bubka, était effacée par le Suédois, nouvelle star de la discipline.

A 20 ans, Armand Duplantis a d'abord franchi une barre à 6,17 mètres avant de passer 6,18 mètres la semaine suivante, actuel record du monde. Interrogé ce mardi sur l'antenne de RMC, le Français s'est montré pessimiste quant à ses chances de battre le record de son cadet. "Non, honnêtement ce n'est plus réaliste. Je vais avoir 34 ans. Cela fait 4 ans que je n'ai pas passé la barre des 6 mètres donc ce serait déjà un objectif de franchir à nouveau cette barre, a rappelé Lavillenie. Ça, c'est réalisable je pense. Aller chercher 20 centimètres de plus, ça devient compliqué."

"Loin d'être battu d'avance face à Duplantis"

Champion olympique en 2012 à Londres, Renaud Lavillenie garde pourtant sa motivation intacte face à l'actuelle domination de Duplantis. "Je suis loin d'être battu d'avance. Pendant 6 ans, tous ceux qui venaient faire un concours contre moi arrivaient avec l'ambition de pouvoir gagner, avance le Français. Des couacs, ça arrive à tout le monde. Duplantis a une marge conséquente sur ses adversaires mais il n'est jamais à l'abri d'avoir un coup de moins bien. Ce seront ses premiers Jeux olympiques à Tokyo, il ne faut pas l'oublier. Sur la dernière compétition entre nous deux où j'ai pu être dans le match, je n'ai pris que 7 centimètres. Parfois du bronze à l'or, il n'y a pas grand chose dans notre discipline."

Décalés à l'été 2021, les Jeux olympiques de Tokyo pourraient aussi être une forme de consécration pour l'expérimenté Lavillenie. Leader de l'athlétisme français depuis plus d'une décennie, le perchiste était pressenti en début d'année pour être le porte-drapeau de la délégation française au Japon. "C'est quelque chose qui est magnifique. On était à bloc l'hiver dernier car les Jeux olympiques arrivaient mais là, depuis quelques semaines, ça m'est un peu sorti de la tête, confesse Lavillenie. On est plus préoccupé par le fait de savoir si la compétition aura lieu, ce qui n'est pas un débat anodin. S'ils ont lieu, ce serait fabuleux de pouvoir représenter l'athlétisme et toute la délégation, mais j'ai le temps de me remettre ça dans la tête."

GL