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Championnats d’Europe : bilan record pour ambitions mondiales

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Avec 23 médailles dont 9 en or, l’équipe de France a signé une moisson record dans ces championnats d’Europe de Zurich. Une récolte prometteuse, qu’il faudra confirmer en 2015, mais au niveau mondial cette fois, en présence des grands favoris. Avec Rio 2016 en ligne de mire.

Un total de 23 médailles dont neuf en or : jamais l’équipe de France n’avait fait une telle moisson dans des championnats d’Europe. A Zurich cette semaine, les Bleus ont performé, jusqu’à monter sur la deuxième marche du podium au classement des médailles, derrière les Britanniques. Avec dans leurs valises une bonne dose d’exploits. Les favoris français ont tenu leur rang, à commencer par Yohann Diniz, en or avec son record du monde du 50km marche, ou Renaud Lavillenie, recordman du monde du saut à la perche et désormais triple champion d’Europe en titre. « Quand on voit qu’on est à plus de 20 médailles… Déjà il y a quatre ans à Barcelone, 18 médailles, c’était déjà extraordinaire », rappelle le perchiste.

Yalouz : « La relève est prometteuse »

Parmi les belles surprises, cette médaille d’or en 4x400m féminin arrachée dans les derniers mètres dimanche par Floria Guei ou le titre revanchard de Mahiedine Mekhissi-Benabbad en 1500m, qui ont rendu Ghani Yalouz euphorique. « On va savourer, insiste le directeur technique national. Ce qu’on fait depuis six ans, je pense que c’est plutôt pas mal. Sur les précédentes olympiades, la moyenne était entre 20 et 24 médailles. Là, on finit à 63 médailles. On a mis en place une politique très forte chez les jeunes : la relève est prometteuse. Il y a eu de très belles performances, avec des athlètes exceptionnels, qui ont été d’une humilité extraordinaire. C’est une victoire d’équipe, avec des jeunes et des moins jeunes. »

Sauf que sans faire la fine bouche, ce bilan exceptionnel ne saurait cacher des failles au niveau mondial. Car le niveau des championnats d’Europe n’a pas grand-chose à voir avec celui des championnats du monde, exception faite des disciplines de lancer ou du saut à la perche. Que retenir d’un 100m privé d’Usain Bolt, Tyson Gay ou Justin Gatlin ? Que dire d’un 3000m steeple sans Ethiopiens ni Kényans ? Christophe Lemaitre, médaillé d’argent sur 100m et 200m et de bronze sur 4x100m, semblait lui-même conscient du problème. « C’est décevant pour moi, a-t-il résumé. J’étais venu pour gagner des titres et je n’en ai aucun. Je suis un peu passé à côté de mon championnat. On va discuter, faire le bilan de tout ce qui s’est passé et voir ce qu’il faut modifier pour les prochains championnats. »

Trois recordmen du monde chez les Bleus

A Pékin l’an prochain, pour les championnats du monde, le défi prendra une autre dimension. Même si, pour Ghani Yalouz, le clan tricolore a le niveau : « Aujourd’hui, le niveau européen, dans certaines spécialités, c’est le niveau mondial. Un peu moins sur d’autres, comme le sprint, où il manque les Jamaïcains. Mais nous, il nous manquait Jimmy Vicaut (blessé en séries). On a quand même trois recordmen du monde : Renaud Lavillenie, Teddy Tamgho et maintenant Yohann Diniz ! » Une belle promesse qu’il faudra désormais concrétiser. « Pour Pékin, on peut sérieusement croire à un record également, estime Bernard Amsalem, président de la Fédération française. Le record français aux championnats du monde, c’est huit médailles. Nous avons un potentiel qui peut nous permettre de dépasser les dix médailles la prochaine fois, parce qu’il y a des jeunes qui arrivent et qui seront sans doute beaucoup plus aguerris l’année prochaine. » Avec, en ligne de mire, Rio 2016. 

Apolline Bouchery avec FXC et NJ à Zurich