Lemaitre: "Revivre le goût des médailles"

Victime d’une déchirure à un muscle fessier en juin dernier, en plus des deux nouvelles rechutes fin juillet, Christophe Lemaitre a vu sa préparation raccourcie avant les Mondiaux de Pékin (du 22 au 30 août). Pas de quoi affecter l’ambition du sprinteur français, qui s’est confié à RMC Sport.

Une préparation tronquée

« Ce n’est pas la préparation idéale que j’avais imaginée avant ces Mondiaux. Mais je suis en train de bien récupérer, je fais de belles séances de sprint, je suis assez content. J’espère que ça va continuer comme ça dans les jours qui suivent pour être au maximum. Il n’y a pas de douleur ni de gêne. On a fait une belle séance de long la semaine dernière sans douleur. Hier (dimanche), on a aussi fait une bonne séance de sprints avec des starts, sans douleur non plus. C’était très bien. C’est forcément une gestion différente parce qu’il faut jongler avec la douleur et la blessure. Il faut faire des séances sans tirer sur le muscle concerné. Ça demande beaucoup d’attention, de ressenti. On ne se pose pas ce genre de questions quand on est en plein forme. »

La blessure est passée, pas d’appréhension

« Non, demain (mardi), je vais faire une séance de sprints, il faudra que j’aille à fond parce que si je ne peux pas, ça veut dire que je ne pourrai pas le faire à Pékin. Il faut que j’arrive à dissiper tous les doutes qui restent et à envoyer pour être capable d’aller à fond lors de ces championnats du monde. A un moment, j’ai eu beaucoup de doutes. Je me suis dit que le forfait était proche et que je n’avais pas d’autre choix. Mais finalement on a vu que ça allait de mieux en mieux, que j’étais capable d’aller vite donc j’ai eu un regain de confiance. Si demain, la dernière séance de sprint pur est concluante, ça voudra dire que je suis prêt. »

Le déficit de préparation et les objectifs

« C’est sûr qu’il me manquera des jours et qu’ils seront très difficilement rattrapables. Mais on va faire avec, je ne vais pas y penser pendant ces Mondiaux. Quand je serai dans les blocks, je n’aurai pas d’autre choix que d’aller à fond sans me poser de question et on verra ce qui se passera là-bas. Je préfère ne pas me poser ce genre de questions pour me concentrer uniquement sur les championnats. 100m, 200m et le relais ? Je ne néglige aucune des trois épreuves en jouant le jeu à fond et en espérant atteindre l’objectif de gagner une médaille. L’objectif des Mondiaux, c’est de retourner sur la boîte (le podium), revivre le goût des médailles mondiales. Il faut être capable d’aller à fond pour ça. »

Carraz est moins optimiste

Mais si Christophe Lemaitre n’a pas fait une croix sur ses chances de médaille, son entraîneur Pierre Carraz s’est montré beaucoup moins optimiste après cette succession de blessures : « Moi je pense qu’il aurait été très, très bien sans ces pépins successifs. Je suis persuadé que sur 200m il y avait un coup à jouer cette année parce que bon, il y a Bolt et il y a Gatlin mais derrière, il y avait lui quoi. Moi je le voyais gros, gros, gros parce qu’à moins de 20sec il n’y en a pas beaucoup. Alors ma foi tant pis, on va se rattraper l’année prochaine à Rio. »