Mondiaux d'athlétisme: "J'aimerais devenir une légende", savoure Mayer après son titre au décathlon

Étiez-vous confiant pour ce titre ?
"Je vous l'avais annoncé mais je n'y croyais pas énormément. Je n'avais pas de repères, j'étais confiant sans l'être. J'avais énormément de pression car je n'ai que deux mois d'entrainement dans les pattes. Je n'ai pas couru pendant trois mois. La hauteur, c'était une énorme pression, j'étais dans un gouffre à ce moment là... C'est une énorme fierté de revenir dans cette situation là. La perche aussi, à 5 mètres au 3e essai, je n'y crois plus et... je viens de réaliser. Il faut profiter de ces moments, de l'entourage qu'on a, de l'ambiance en équipe de France. C'était l'enfer avant d'un point de vue de l'attente, de la pression sur moi.
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La perche a-t-elle été le tournant du décathlon ?
Un décathlon, c'est toujours plein de rebondissements. Ce que j'ai bien aimé, c'est que j'ai failli faire un zéro comme à Londres. J'ai fait douze essais dans un concours de décathlon. J'arrive à faire 70m au javelot alors que je n'ai plus rien. J'ai tout fait pour ne pas courir le 1500m. Je n'ai fait que deux séances dans l'année et je ne savais pas ce que je valais. J'ai collé Ziemek et Lepage quitte à exploser et j'ai pris du plaisir ! Comme au disque, au javelot et à la perche, j'ai pris du plaisir finalement. Plus c'est dur, plus l'ascenseur émotionnel vers la gloire est incroyable. Aujourd'hui, je suis double champion du monde. Je suis tellement content d'apporter de la visibilité à l'athlétisme et au décathlon, c'est tellement un sport qui le mérite. Il y a des points éducatifs forts pour améliorer les mentalités et l'éducation des enfants.
Quel goût a cette médaille ?
Je ne sais pas si mon ego est si important que ça car je m'en fous de doubler ou tripler (son nombre de titre aux mondiaux) ... Je vis ce sport comme une condition à mon bonheur. J'adore m'entraîner, j'adore m'exprimer en championnat et j'adore gagner des médailles. Je me donne en fait les moyens chaque année d'aller revivre ça. Je suis premier.... C'est un sentiment énorme ce n'est pas comme l'année dernière où a reste une médaille olympique mais je n'étais pas champion j'ai sauvé les meubles... J'ai toujours admiré les légendes, Teddy Riner, Zinédine Zidane, Martin Fourcade... attention je ne me compare pas à eux mais j'aimerais devenir une légende aussi ! Et il faut profiter car j'ai déjà 30 ans ca ne durera pas toute la vie mais j'aimerais avoir une carrière encore longue (sourire)."