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"L’objectif, c’est de guérir": Mayer annonce une saison blanche en 2025 mais pense déjà aux JO 2028

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Kevin Mayer, figure emblématique du décathlon français, a annoncé ce mercredi en conférence de presse qu’il ne participerait à aucune compétition en 2025. Éloigné des pistes depuis le 7 juillet 2024, le recordman du monde est contraint de faire l’impasse sur la saison à cause d’une blessure persistante aux ischio-jambiers. Un coup d’arrêt, certes, mais à 33 ans, l’athlète refuse catégoriquement d’envisager la retraite avant les Jeux olympiques 2028 à Los Angeles.

Pour la première fois de sa carrière, Kevin Mayer va observer une saison blanche. Le décathlonien a souffert d’une grave blessure au semi-membraneux de la cuisse gauche, survenue lors de l’épreuve du 110 mètres haies à Paris le 7 juillet 2024. Résultat: une saison 2025 entièrement mise entre parenthèses pour se reconstruire.

Éviter l’opération à tout prix

Ce type de blessure conduit souvent à une opération, comme ça était le cas pour Renaud Lavillenie en 2023. Mais pour Kevin Mayer, l’intervention chirurgicale n’est envisagée qu’en dernier recours. "Ma philosophie, c’est que l’opération sera la toute dernière option", confie-t-il.

Après avoir consulté de nombreux spécialistes, le double vice-champion olympique a entamé une nouvelle approche: "Depuis quinze jours, j’essaie une méthode qui semble plutôt bien fonctionner." L’objectif est clair: privilégier des solutions alternatives, quitte à retarder son retour sur les pistes. "Même si je perds du temps, c’est ma philosophie."

Une mécanique saine, un signal brouillé

Kevin Mayer décrit une situation paradoxale: en apparence, son corps va bien. Il peut jouer au tennis, au golf même au beach-volley, sans ressentir de gêne. Mais dès que l’intensité monte, tout se complique. "Faire un 100 mètres, c’est impossible… Dès qu’il y a de la tension, j’ai des micro-déchirures, sans prévenir."

En cause: une fibrose qui perturbe son nerf sciatique, rendant impossible tout effort explosif. "J’ai arrêté toute la préparation physique pour ne travailler que sur mon nerf", confie-t-il, visiblement frustré.

Cap sur Los Angeles 2028

Malgré les douleurs physiques et les doutes, à 33 ans Kevin Mayer n’envisage pas un instant de ranger les pointes. "Non, pas du tout! Je suis un éternel optimiste. J’ai confiance en ce que je fais, je sais que je fais les bonnes choses." Champion du monde en 2022, Kevin Mayer garde les Jeux de Los Angeles 2028 dans le viseur, et même ceux de Brisbane en 2032. "Si je n’ai pas de blessure je sais que je peux être médaillable aux JO, ce n’est pas un problème." Capable de courir le 100 mètres en 10,50s dans ses grandes heures, Kevin Mayer préfère prendre les choses dans l’ordre: "L’objectif c’est de guérir."

Fraîchement marié, Mayer reste confiant dans ses capacités. "A chaque fois que je reviens, les données sont bonnes. J’ai battu mon record au javelot sans élan..."

Lucide sur la situation, Mayer assume pleinement ce temps d’arrêt. "Je n’ai pas choisi de faire des fléchettes. Tout décathlonien sait que dans ce sport, le plus difficile, ce sont les blessures."

S’il sera absent des stades en 2025, le Français entend bien revenir plus fort. Kevin Mayer fait partie de ces athlètes capables de renaître après les blessures et l’a déjà prouvé dans le passé. En ligne de mire, les JO de 2028… et pourquoi pas un dernier baroud d’honneur en 2032.

Baptiste Chardelin