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Esteban Ocon espère retrouver une place en F1: "Devenir champion du monde, je ne pense qu’à cela"

Esteban Ocon

Esteban Ocon - @AFP

Toujours sans baquet pour la saison prochaine, Esteban Ocon (Force India) s’accroche à ses rêves. Sa situation, son avenir, son état d’esprit, le pilote français (11e sur la grille de départ du GP du Japon ce dimanche) a accepté d’aborder tous ses sujets pour RMC Sport.

Esteban Ocon, beaucoup de pilotes vous ont apporté leur soutien. Est-ce que cela vous réconforte ou vous énerve encore plus par rapport à votre avenir ?

Cela ne me dégoûte pas par rapport à ma situation. Entendre des choses pareilles venant de grands pilotes, cela fait chaud au cœur. Ce qui me déçoit, c’est de voir des éléments extra-sportifs rentrer en compte plus que la performance. Voilà l’aspect qui me déçoit. Mais c’est comme ça. J’ai la chance d’être bien soutenu par Mercedes. Même si je ne roule pas en 2019, ce qui n’est pas encore certain, je serai prêt et de retour en 2020.

Quelles sont vos marges de manœuvres pour trouver un baquet la saison prochaine ? Que pouvez-vous faire de plus ?

Je ne peux malheureusement pas faire grand-chose. L’écurie Mercedes est contente de mes résultats, les équipes me regardent. J’ai beaucoup de bonnes retombées. Pour l’instant, ce que je fais plaît à tout le monde. Mais voilà, même si je continue à faire de bonnes choses, cela ne change rien à ma condition, malheureusement. C’est ça qui me déçoit aussi. Mais de bien faire, cela ne me nuira jamais. Et j’ai donc pour objectif de continuer comme ça.

Comment faîtes-vous pour rester motivé malgré cette situation difficile ?

J’ai faim. J’ai faim de résultats. J’ai faim de victoires, et je veux devenir champion du monde de Formule 1. Je ne pense qu’à cela. Ma vie tourne autour de la F1 et quand je me réveille tous les matins, en allant m’entraîner, et lors des voyages, je suis motivé par ce rêve de titre. Je n’oublie pas d’où je viens et tous les sacrifices que ma famille et moi avons dû faire pour arriver jusque-là. C’est important de s’en rappeler, et cela me motive aussi.

Est-ce la période la plus difficile de votre carrière ?

Non, ce n’est pas la période la plus difficile de ma carrière. Il y a eu pire. Je pense que je reçois un énorme soutien de la part de Mercedes et leurs équipes ont vu mon potentiel. A l’époque où j’avais moins de visibilité, c’était plus compliqué pour que les gens se rendent compte de mon niveau. Ce n’est pas le pire moment de ma carrière, mais c’est clair que j’ai été trop de fois dans une situation difficile. Rien ne m’est acquis et je dois me battre à chaque fois. Ce n’est pas grave, je continuerai.

L’ironie, c’est de voir Lance Stroll, l’un de vos meilleurs amis dans le paddock, favori pour prendre votre place chez Force India. Comment faîtes-vous pour garder du recul et conserver une bonne relation avec lui ?

Ce n’est pas de sa faute. Au départ, je n’étais pas censé rester chez Force India. J’avais des options ailleurs, dans de belles équipes. Cela ne s’est pas fait et c’est comme ça. Ce n’est pas encore officiel, mais c’est certain que Lance Stroll semble bien parti pour prendre ma place. Mais cela ne changera pas notre relation. En piste, nous avons tous la même envie, la même passion et je trouvais ça bien de la dire.

Justement, discutez-vous de cette situation avec lui ?

Bien sûr, nous parlons de tout et sans tabous. Il n’y a pas de souci.

Avez-vous encore une chance de rebondir chez Williams l’an prochain ?

Actuellement, il y a des discussions, mais rien de plus pour l’instant. Je ne sais pas quel est mon pourcentage de chance d’y signer. C’est ma dernière chance pour l’année prochaine. Ce n’est pas non plus la fin du monde si je ne me trouve pas sur la grille la saison prochaine. Je me préparerai, pour travailler l’aspect physique notamment. Et je reviendrai beaucoup plus fort en 2020.

En voulez-vous à certaines écuries qui auraient pu ne pas tenir leurs promesses ?

Non, je ne leur en veux pas. D’abord parce que je n’étais pas dans ces discussions-là (des accords entre Mercedes et d'autres équipes, ndlr) et je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas à moi de gérer tout cela. Je dois continuer à bien faire les choses, je dois continuer à leur prouver qu’ils ont eu tort. L’important, c’est d’obtenir de bons résultats et en particulier devant ces personnes qui auraient pu m’aider et ne l’ont pas fait.

Si vous n’avez pas de volant l’an prochain, que ferez-vous ?

Je me suis déjà retrouvé en dehors de la F1, mais j’estime que je n’ai pas besoin de prendre plus d’expérience en quittant cette catégorie. Je l’ai fait à l’époque pour engranger de l’expérience car je n’avais pas encore roulé en Grand Prix. Cela m’avait aidé. Mais actuellement, je ne suis pas dans l’optique de regarder une autre catégorie. Je reste pleinement concentré sur la Formule 1 et rien d’autre ne compte. Je resterai sur les paddocks de F1 à me préparer et à essayer d’apprendre le plus possible pour revenir fort.

Lucas Vinois