F1: Verstappen, Hamilton, Leclerc... que faut-il attendre de cette saison 2022?

· Verstappen va-t-il encore se battre pour le titre?
Sans doute. Max Verstappen doit être satisfait: la Red Bull RB18 est performante. Le champion du monde a été le plus rapide des essais de pré-saison à Bahreïn, avec un temps (1'31''20) équivalent à une 16e place des qualifications du premier GP de la saison passée. La fiabilité semble au rendez-vous, le moteur autrichien ayant fini les tests avec le plus de kilomètres en moyenne. "La voiture se comportait bien et nous avons passé en revue le programme que nous avions prévu, c'est toujours positif", a déclaré le Néerlandais. Avec la bataille dantesque de 2021, il était à craindre que l'écurie délaisse quelque peu le travail de développement pour la saison 2022. Ces doutes sont dissipés pour le moment, les voyants sont au vert.
· Hamilton peut-il décrocher son huitième sacre?
Pas sûr. Il y a un point d'interrogation pour Lewis Hamilton. "Pour le moment, je ne pense pas que nous allons nous battre pour la victoire", a déclaré la star de Mercedes, dont le meilleur temps aux essais est éloigné de plus de deux secondes de celui de son rival. Mais faut-il croire le septuple champion du monde britannique? La firme allemande a parfois fait croire ces dernières années qu'elle était un ton en-dessous. Ce fut le cas en 2021. Après quatre courses, le bilan était de trois victoires. Malgré tout, il se pourrait que la W13 ait effectivement quelques problèmes. "J’ai été surpris de ma battre avec Lewis durant quelques tours, a constaté Pierre Gasly. Mais clairement, j’ai pu voir que Lewis était en difficulté et qu’ils ont beaucoup de travail pour se battre à l’avant. La conclusion est que Mercedes n’a pas l’air aussi forte que par le passé". La marque à l'étoile est cependant connue pour être performante en matière de développement.
· Ferrari est-elle enfin en mesure de jouer le titre?
Oui, a priori. Les rumeurs de l'intersaison se sont confirmées sur les six jours d'essais: Ferrari revient fort et semble en mesure de jouer la gagne. Le manque de performance par rapport aux moteurs Mercedes et Red Bull semble avoir été comblé. "Ce que j'ai remarqué et qui est chouette à voir pour la Formule 1, c'est que Ferrari semble régulièrement rapide", a dit Verstappen à Motorsport. "Ferrari a l'air d'être globalement la plus solide, avec peu d'essence et dans les tours consécutifs", a aussi constaté George Russell, nouveau pilote Mercedes. "C'est certainement l'une des préparations les plus faciles que j'ai eues avant une saison. Aucun problème majeur", s'est réjoui Charles Leclerc, qui a parcouru, avec son coéquipier Carlos Sainz, l'équivalent de 12,78 courses cet hiver. La satisfaction de la Scuderia ne tient pas seulement à sa propre voiture, mais aussi celle des équipes qu'elle motorise, Haas et Alfa Romeo, qui sont très encourageantes.
· Il y aura-t-il une nouvelle victoire française?
Ce sera difficile. Déjà parce que Ferrari semble désormais faire partie des leaders et que McLaren pourrait encore être l'écurie la plus rapide des "autres". Alors forcément, cela réduit les chances de victoire dans les courses à surprises et rebondissements. Parmi les représentants français, Alpine, avec Esteban Ocon et Fernando Alonso, a tout de même une carte à jouer. Malgré beaucoup d'agitation en coulisses cet hiver et une première session d'essais décevante, la filiale de Renault est optimiste. "Nous serons bien mieux préparés que ce que je pensais", a déclaré Alonso.
Pour Pierre Gasly, la saison pourrait être difficile. L'AlphaTauri AT03 n'a pas donné de retours très convaincants, malgré un kilométrage important. La monoplace italienne est tout particulièrement lente dans les virages, à la lutte avec Williams. "On ne sait pas comment régler cette voiture pour l'optimiser", a dit Gasly lors de la dernière journée des tests, sur Canal+. "J'espère juste vraiment qu'on ait une base qui est saine", a-t-il aussi dit, comme s'il manquait cruellement de certitudes.
· Une écurie "secondaire" peut-elle créer la surprise?
Dans une certaine mesure. Parmi les écuries de la deuxième moitié de la grille, deux intriguent: Haas et Alfa Romeo. Elles utilisent toutes deux le moteur Ferrari, qui a bénéficié d'un sacré gain de performance. Pour Haas, la curiosité provient des beaux chronos réalisés à Bahreïn. La prudence est de rigueur, bien entendu: en quête d'argent après la résiliation du contrat avec Uralkali, l'écurie américaine a peut-être tenté d'attirer les sponsors avec des réglages très favorables. Alfa Romeo, qui s'appuie désormais sur Valtteri Bottas, parti de Mercedes, n'a pas été aussi surprenant sur la feuille des temps. Plusieurs données indiquent cependant que l'écurie suisse a réussi un joli coup en trouvant la solution pour faire une monoplace la plus légère possible (alors que les concurrents sont à la peine à ce propos). Si elle parvient à régler ses problèmes de fiabilité, des points pourraient être inscrits.