"À 110 km/h, je suis plus dangereux qu’à 180, car j’ai tendance à m’endormir", l'étonnante déclaration de Loeb

À quelques semaines de concourir au Championnat du monde de rallycross lors duquel il visera un dixième sacre, Sébastien Loeb a déballé au Figaro ses premières expériences derrière un volant. Le pilote de 49 ans se souvient, au-delà de ses premiers virages sur les genoux de son père, de sa première passion. "Ca a été les mobylettes. C’était l’époque où tout le monde trafiquait pour faire des courses autour des ronds-points dans le quartier où je traînais. Vers 14 ans, je n’avais qu’une envie, c’était de bricoler ma mob'", embraye l'Alsacien.
De là s'est construite une carrière pas forcément programmée. "Sans le savoir, j’ai lancé ma carrière sur le tard (à 22 ans) en m’inscrivant au Rallye Jeunes, une compétition de détection, rembobine Loeb. J’étais devant tout le monde, mais je n’ai pas été retenu à cause d’une magouille… Malgré la déception, je me suis dit: 'Quand même, je sais un peu conduire', mais de là à en faire mon métier en devenant pilote officiel un jour, jamais. Et puis, j’ai eu la chance d’être pris sous la coupe de Dominique Heintz qui me faisait rouler dans mes premiers rallyes. Tout s’est fait au jour le jour sans projet à moyen ou long terme de mon côté", resitue le nonuple champion du monde de rallye.

"À 18 ans, on m’a retiré douze points en trois jours"
Sébastien Loeb s'est aussi épanché sur ses premières bêtises au volant, en tant que jeune homme tout juste permifié. "Juste après mes 18 ans, j'ai acheté une R5 GT Turbo, mais elle a fini dans un poteau. Juste avant, j’avais explosé le moteur de la voiture de mes parents", se souvient le pilote. Ca, c'était encore avant d'avoir boulé un triptyque qui aurait pu (dû) lui coûter son permis : "À 18 ans, on m’a retiré douze points en trois jours avec ma R5 GT Turbo… mais je n’ai pas eu de retrait de permis", s'amuse encore le champion de rallye.
Egalement interrogé sur la limitation de vitesse sur les autoroutes françaises et le débat qui vise à la rabaisser à 110km/h, Loeb, en adepte de la vitesse, ne s'est pas explicitement positionné en faveur d'une réduction de la limitation. "Si on me prouve que c’est beaucoup mieux pour la sécurité de rouler à 110 km/h, alors OK. Mais n’oublions pas que les gens ont roulé longtemps sans radar et à 130 km/h dans des voitures parfois pourries sur le plan de la sécurité. Les constructeurs ont fait tellement de progrès dans ce domaine. Moi à 110 km/h au volant, je suis plus dangereux qu’à 180 km/h, car j’ai tendance à m’endormir", expique le pilote.
Sébasien Loeb s'est engagé ce lundi au Championnat du monde de rallycross au volant d'une Lancia Delta électrique, au sein de l'équipe de Guerlain Chicherit, qui sera son équipier.