Basket: le président d'un club lituanien démissionne après des propos racistes

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Le président du club professionnel lituanien de basket de BC Lietuvos Rytas a démissionné mardi devant l'indignation suscitée par ses commentaires à l'encontre de joueurs noirs, dans une affaire rappelant celle de l'ex-propriétaire de LA Clippers, Donald Sterling, en 2014.
M. Gedvydas Vainauskas, 61 ans, avait affirmé la semaine dernière à la télévision qu'il "ne fallait pas plus de deux joueurs noirs au sein de l'équipe".
"Quatre joueurs noirs sont apparus dans l'équipe et ont formé une sorte de gang", a-t-il aussi affirmé, à l'antenne d'une chaîne de télévision locale dont il est propriétaire.
Il a expliqué plus tard qu'il avait ainsi voulu "exprimer sa déception vis-à-vis de certains joueurs étrangers sélectionnés pour la saison", tout en s'excusant d'avoir été "mal compris".
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M. Vainauskas a été remplacé par Antanas Guoga, homme d'affaires et député européen, qui a pris le contrôle d'environ la moitié des parts de ce 3e club du championnat national, qui a atteint le Top 16 de l'Eurocoupe.
"M. Vainauskas a démissionné aujourd'hui", a déclaré mardi à l'AFP le porte-parole de M. Guoga.
De son côté, le maire de Vilnius, Remigijus Simasius, a déclaré que ce changement au sein de la direction du club était "directement lié" aux propos "inexcusables" de M. Vainauskas.
Ces propos sont "contraires à toutes les valeurs que représentent le sport, le basket-ball et Vilnius, une ville ouverte, multiculturelle et multiethnique", a insisté le maire, interrogé par l'AFP.
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La capitale lituanienne, elle, détient 25% des parts du BC Lietuvos Rytas, lui fournissant environ un million d'euros par saison.
En mai, le club a suspendu trois joueurs américains, accusés d'être sortis en boîte de nuit durant la série de demi-finale. Ces accusations ont été rejetées par les joueurs.
L'Euroligue, de son côté, a épinglé comme "profondément offensants, néfastes et contraires aux principes d'intégration et de respect" les propos de M. Vainauskas.
Plus qu'un sport national, le basket est souvent considéré comme une deuxième religion après le catholicisme en Lituanie, pays fort de 2,8 millions d'habitants et occupant le 5e rang au classement mondial de basket.
Cette affaire ressemble largement à celle qui a coûté la suspension à vie par la NBA en 2014 de l'ancien propriétaire de Los Angeles Clippers, Donald Sterling, pour cause de propos à caractère raciste à l'encontre notamment de Magic Johnson, ancienne gloire du basket.