"C’est juste triste": comment le staff des Bleues gère l’imbroglio avec la WNBA avant l’Eurobasket féminin

On est loin de l’imbroglio autour de la non-convocation de Marine Johannès à l’été 2023, une décision prise par le staff des Bleues à cause d’un aller-retour de la meneuse aux États-Unis pour parapher son contrat. Mais la WNBA s’invite cette année encore dans l’actualité de l’équipe de France dans la dernière ligne droite de l’Eurobasket (18-29 juin).
Le calendrier de la France à l’Eurobasket féminin (phase de groupes, en Grèce)
- Mercredi 18 juin: France-Turquie (16h30)
- Jeudi 19 juin: France-Grèce (16h30)
- Samedi 21 juin: France-Suisse (16h30)
Pour tenter de remporter l'or, les vice-championnes olympiques en titre vont devoir faire sans plusieurs joueuses majeures. Gabby Williams, Marine Johannès, Dominique Malonga ou encore Carla Leite ont fait une croix sur la compétition continentale pour rester avec leur franchise WNBA. La faute à une saison qui s’écoule de mai à octobre sur les parquets américains.
Selon la convention en vigueur, les joueuses internationales peuvent être libérées "jusqu’à 14 jours avant le début de la compétition". Sauf que toute absence de plus de trois semaines au cours d’une même saison empêche une joueuse de WNBA de valider une année d’ancienneté, une donnée primordiale pour prétendre à des contrats plus élevés. Par conséquent, les internationales concernées se retrouvent face à un dilemme.
Entre compréhension et "tristesse"
"Je le comprends, j'ai été joueuse. Quand des compétitions sont en même temps, il y a des choix à faire. Mais c'est dommage d'imposer aux gens de faire des choix", a confié Céline Dumerc, manageuse générale des Bleues, ce mardi lors d’un point presse à l’Insep. "Mais tant que la FIBA et la WNBA ne trouvent pas de terrain d'entente pour harmoniser les calendriers... Ce n'est pas agaçant, c'est juste triste, car on se prive de la possibilité d’avoir les meilleurs éléments."
Relancée sur la convention de la WNBA, notamment sur la question de la validation de l’année d’ancienneté, l’ancienne star des Bleues n’a pas caché l’impuissance de la Fédération. "Si vous avez des portes ouvertes, ça serait bien", a souri Céline Dumerc. "Mais malheureusement, qui écrit ça? Ce n’est pas nous. Ils ne donnent pas la parole aux Européens et ne nous prennent pas en considération, ils sont au-dessus."
Ayayi: "Ce sont les joueuses qui en pâtissent"
Valériane Ayayi, capitaine des Bleues et rare rescapée de l’équipe vice-championne olympique à Paris il y a un an, admet que cet imbroglio avec la WNBA est un vrai sujet au sein de l'effectif. "On en a parlé avant la prépa, il y a un problème avec les calendriers et ce sont les joueuses qui en pâtissent. On espère que la FIBA et la WNBA arriveront à mettre en place des calendriers pour les compétitions", a confié l’ailière,
Malgré ces importantes absences à combler, le staff des Bleues se veut toujours aussi ambitieux et compte sur son important vivier de joueuses pour parvenir jusqu’à son objectif de titre européen. "On veut la plus belle médaille", tranche le sélectionneur Jean-Aimé Toupane, qui assure ne pas être agacé par ce grand flou autour de la WNBA. "J’ai été sportif pendant 17 ans, je peux comprendre le contexte", a assuré le technicien tricolore ce mardi à l’Insep. "On n'est pas là pour juger. Ceux qui pensent que la fédération est contre, c'est des conneries."
Pour Toupane, la WNBA est aussi "le pendant de notre réussite" par sa capacité à développer le basket féminin et faire émerger les talents français outre-atlantique. "On ne peut pas s’en plaindre, ça va tirer le basket féminin vers le haut", approuve Céline Dumerc. Mieux vaut voir le verre à moitié plein.