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Eurobasket: pourquoi France-Espagne est devenu un classique

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La France affronte l’Espagne, ce dimanche soir à Berlin à 20h30, en finale de l’Eurobasket. Une affiche devenue un classique au cours des vingt dernières années, même si le dernier affrontement entre les Bleus et la Roja remonte à 2016.

· A toi, à moi, mais souvent à l’Espagne

Un Euro sans France-Espagne n’est pas vraiment un Euro. Sur les six dernières éditions du championnat d’Europe de basket, soit depuis 2005, les deux pays se sont affrontés cinq fois. Dimanche soir aura lieu le sixième match du genre. Seule exception au tableau, l’édition 2017, qui est aussi celle qui a mis fin à la domination franco-espagnole, vouée à reprendre du service à Berlin.

Les médailles européennes, mondiales et olympiques se sont donc souvent jouées entre les Bleus et la Roja. Avec un net avantage aux Espagnols : là où la France n’a remporté qu’un seul titre, lors de l’Euro 2013, l’Espagne est triple championne d’Europe et double championne du monde. "L'Espagne nous a longtemps dominés", raconte l’ancien international Florent Piétrus dans son autobiographie. Euro 2009, 2011 et 2015, Jeux olympiques 2012 et 2016, les exemples sont aussi nombreux que traumatisants.

· Des affrontements dans la légende

Pour l’équipe de France, la finale de l’Euro 2011 restera longtemps comme une cicatrice qui ne veut pas se refermer. Deux ans après une claque, déjà, en quarts de l’Euro 2009, les Bleus ne font toujours pas le poids face à l’Espagne. La revanche interviendra finalement en 2013, en demi-finale cette fois, après un discours de Parker mémorable à la pause. La France se paye enfin la Roja pour aller chercher ensuite son premier titre international.

Un an plus tard, lors du Mondial 2014 en Espagne, les Bleus décrochent le bronze et mettent fin aux espoirs ibériques en quarts, avec un panier de Thomas Heurtel devenu légendaire. Mais au global, c’est bien la France qui compte le plus de désillusions : le quart de finale des Jeux de Londres, où Batum craque en fin de match et assène un coup de poing à Navarro, celui de Rio en 2016, où Parker dispute sa dernière grande compétition, et l’Euro 2015, à domicile, où les Bleus vivent ce qu’ils ont infligé aux Espagnols en 2014.

· "La rivalité se transmet"

Six ans après le dernier France-Espagne lors d'une grande compétition, les joueurs qui ont connu les grandes heures de cette rivalité ne sont plus nombreux au sein des deux effectifs. "Cette génération-là n’a pas souffert contre les Espagnols contrairement à la précédente", a reconnu Vincent Collet ce samedi. Rudy Gobert, Evan Fournier et Thomas Heurtel ont connu certains affrontements face à l’Espagne. Andrew Albicy également, en 2010-2011. Mais c’est tout.

"Dans notre groupe, la rivalité grandissante est plutôt avec les Slovènes", a expliqué Fournier à L’Equipe. Côté espagnol, le constat est similaire : le provocateur Rudy Fernandez, 37 ans, qui était de toutes les batailles, est le dernier rescapé. Mais la rivalité se transmet. Si l’effectif des Bleus s’est fortement régénéré en six ans, il reste dans l’encadrement des personnages qui n’ont rien oublié des défaites d’il y a plusieurs années.

"Boris (Diaw), hier, tu avais l’impression que c’était un joueur, a raconté Evan Fournier. Il voulait mettre son short, ses chaussures et mettre des brins. Il se trouve que notre coach, les kinés, Théo, notre intendant, Fabrice notre responsable presse, ils ont vécu beaucoup de mouvements contre l’Espagne. Plutôt mauvais. Cela se ressent chez eux." Un France-Espagne, même en 2022, n’est pas un match comme les autres.

Robin Wattraint Journaliste RMC Sport