Coupe du monde: cette équipe de France est-elle vraiment la meilleure de l’histoire?

Qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde après un retentissant exploit contre les Etats-Unis, l’équipe de France a suscité l’admiration de Gregg Popovich. L’équipe de Vincent Collet est-elle pour autant, comme l’a dit le sélectionneur américain, la meilleure équipe de France qui n’ait jamais été constituée? Elle ferait un pas décisif dans cette direction si elle domine l'Argentine ce vendredi, en demi-finales (14h)

"C'est la meilleure équipe française que j'ai eu l'occasion d'observer", a avoué Gregg Popovich après la défaite des Américains contre les Bleus en quarts de finale du Mondial. Rien que ça. A-t-il raison?

"C’est toujours délicat, soupire Stephen Brun, membre de la Dream Team RMC Sport. On a eu des équipes extraordinaires, je tiens à le rappeler. La meilleure, selon moi, c’est peut-être celle de 2011 (défaite en finale de l’Euro, contre l’Espagne), avec Joakim Noah. Mais l’équipe de cette année est très belle."

Elle a pourtant été privée à la mène de Thomas Heurtel, forfait à la suite d'une blessure au genou gauche, et d'Adrien Moerman à l'intérieur (tendon d'Achille). Ces absences majeures ont obligé Vincent Collet à recomposer le cinq.

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"L’absence de Heurtel a peut-être libéré certains joueurs"

L’équipe de France s’en est très bien accommodée avec quelques cartons réalisés en phase de poules et une seule (courte) défaite (98-100), au terme d’un bras de fer extraordinaire, contre l’Australie. L’absence de Thomas Heurtel aura-t-elle été un mal pour un bien ?

"C’est très dur ce que je vais dire, mais l’absence de Thomas Heurtel a peut-être libéré certains joueurs dans cette équipe, glisse Stephen Brun. Thomas est un joueur incroyable, peut-être le meilleur meneur scoreur-créateur d’Europe. Mais Thomas a besoin d’avoir le ballon en main. Evan Fournier aurait-il été si fort si Thomas avait disputé ce Mondial ? La question se pose également pour Nando De Colo en sortie de banc. Je n’en suis pas sûr."

"Je sens beaucoup de maturité"

Thomas Heurtel, qui fait le bonheur du FC Barcelone en Espagne, avait annoncé l’exploit à venir contre Team USA. Le premier supporter des Bleus s'appuyait sur ce qu’il avait senti, à savoir une "vraie cohésion" à l’intérieur du groupe. L’équipe actuelle a, de l'avis d'anciens internationaux, des individualités plus nombreuses (Fournier, De Colo, Batum, Gobert), capables de porter l’équipe.

Stephen Brun confirme: "Ce sont des compétiteurs hors normes, à l’image de Rudy Gobert. Je sens beaucoup de maturité chez eux, même s’il y a des jeunes garçons. Ntilikina est bien entouré, tout le contraire de ce qu’il vit le restant de l’année aux Etats-Unis (aux Knicks, ndlr)." Les Bleus s’appuient sur cette cohésion et le savant mélange opéré par Vincent Collet, entre l’expérience des anciens (Batum, De Colo) et le feu intérieur qui anime la jeune garde (Ntilikina, Lessort, Fournier).

"Prêts à tout sacrifier sur le terrain"

"Cette équipe est prête à relever le prochain défi, assure Stephen Brun. Elle a grandi avec cet objectif commun. Les joueurs ont mis leurs cas personnels de côté et sont prêts à tout sacrifier sur le terrain." Car battre les Américains n'est pas une finalité. La seule récompense qui compte est au bout. Nicolas Batum et ses coéquipiers ont refusé de s'enflammer après les Etats-Unis, conscients de l’enjeu et du fait qu’ils n’ont, après tout, encore rien gagné.

Les Bleus veulent éviter la décompression qui les guette après un exploit hors norme, pour ne pas revivre le même désastre qu'à l'Euro 2005 et au Mondial 2014 où, après un authentique exploit (contre la Serbie puis l’Espagne), ils avaient chuté en demi-finales. Les Bleus visent un premier titre de champion du monde dans l’histoire du basket français. S'ils sont sacrés, leur place au panthéon du basket français se situera au sommet.

QM