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Coupe du monde de basket: les Etats-Unis, un ogre affaibli

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Les Américains, double tenants du titre mondial en basket, arrivent en Chine avec un effectif décimé par les forfaits et les blessures. Des champions olympiques à Rio en 2016, il ne reste qu’un seul joueur pour le premier match du "Team USA" en Coupe du monde, ce dimanche contre la République tchèque (14h30).

En avril 2018, Jerry Colangelo, le manager général historique de Team USA, annonçait une liste de 35 joueurs pour la période internationale de 2018 à 2020. Y figuraient les noms de LeBron James, Stephen Curry, Russell Westbrook ou encore Paul George. La crème de la crème de la NBA, coachée désormais par l’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire, Gregg Popovich, qui a pris la succession d’un autre coach de légende, Mike Krzyzewski.

Et pourtant, alors que les Etats-Unis débutent ce dimanche leur Mondial face à la République tchèque (14h30), seuls deux joueurs inscrits en 2018 ont répondu présents: Harrison Barnes (Sacramento Kings), médaillé d’or à Rio, et Myles Turner, le pivot d’Indiana. Les stars sont absentes et boudent une compétition qui a pourtant évolué pour les attirer.

En juin, Gregg Popovich avait annoncé une liste de vingt joueurs retenus pour le camp d’entraînement, avec James Harden, Anthony Davis ou encore Damian Lillard. Tous ont décliné. Au total, sur les vingt annoncés, seulement huit convoqués, il y a deux mois, sont à la Coupe du Monde. Pour combler les forfaits dus à des blessures comme Kevin Durant, mais surtout à une envie de privilégier la carrière NBA comme Anthony Davis, nouveau joueur des Lakers de Los Angeles, il a fallu piocher dans l’immense réservoir américain. Onze joueurs vont découvrir le basket international et son approche différente du jeu pratiqué en NBA. Mais ces "rookies" ont beaucoup plus d’expérience que ce que leur CV en sélection n'affiche: "Ils arrivent toujours à faire une équipe qui est super forte, constate Rudy Gobert, pivot d'Utah. Ils ont 12 joueurs NBA qui ont tous un gros rôle dans leur équipe avec un super coach."

Toujours les favoris

"Même avec cet effectif-là, ils restent numéro 1", lance Evan Fournier, l’arrière de la France. Si les Etats-Unis n’envoient pas leurs stars, la densité et le talent de l’effectif américain leur permet de garder l’étiquette de favori. Mais les coéquipiers de Kemba Walker, nouveau meneur des Celtics de Boston, ont montré un premier signe de faiblesse pendant la préparation. Pour la première fois depuis 13 ans et la période dramatique de la sélection américaine (bronze aux Jeux d’Athènes en 2004 et 3e du Mondial 2006 au Japon), les Américains ont perdu un match, avec leurs joueurs NBA, contre l’Australie (98-94) devant 50.000 personnes à Melbourne, le 24 août dernier.

Les Australiens font d'ailleurs partie des outsiders dans cette Coupe du monde avec une forte concurrence européenne emmenée par la Grèce du MVP 2018-2019 de NBA, Giannis Antetokounmpo; la Serbie du pivot de Denver, Nikola Jokic; l’Espagne conduite par un seul frère Gasol, Marc (Toronto) et puis la France avec ses joueurs NBA. Pour les Bleus, pas question toutefois de voir une autre équipe supérieure aux Etats-Unis: "A chaque tournoi, ils restent les favoris, analyse Frank Ntilikina, joueur des Knicks de New York. Ils ont une équipe très compétitive malgré ce que certaines personnes croient..."

Arnaud Valadon