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Euroleague: l’AS Monaco termine en beauté et affrontera l’Olympiacos

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La Roca Team a assuré le coup à domicile face à l’Alba Berlin en s’imposant sans trembler (91-74) en Euroleague ce vendredi. Monaco ira affronter l’Olympiacos d’ici une dizaine de jours (deux premières manches entre les 19 et 22 avril).

"Ils seront encore là l’année prochaine!", criait le speaker de Gaston-Médecin à quelques minutes du coup d’envoi. Assurée de terminer septième de la phase régulière, l’AS Monaco pouvait pour la première fois cette saison jouer un match d’Euroleague relâchée, l’historique billet pour les play-offs en main dès sa première participation dans la plus belle des compétitions.  

Célébration des héros  

Dans une salle à guichets fermés, les Monégasques ont été reçu sous les hourras d’un public conscient de l’exploit réalisé par leurs héros. Cerise sur le gâteau, Mike James recevait le trophée de meilleur joueur d’Euroleague du mois de mars. En réponse à l’ovation, le génie américain est resté, comme à son habitude, stoïque. Il y a quelques jours, sur Twitter, le natif de Portland reprochait aux fans un certain retournement de veste: "Vous me siffliez il y a encore quelques mois. Gardez votre faux-amour loin de moi, a-t-il écrit. Supportez l’équipe, profitez du match mais ne faites pas les faux amoureux envers moi."

Face au décuple champion d’Allemagne qui restait sur trois victoires lors des quatre derniers rendez-vous, "MJ" n’aura pas été flamboyant (7pts, 4 rbds, 5pd) mais les sifflets, eux, n’existent plus depuis des mois sur le Rocher. Présent au bord du terrain avant de débuter le tournoi de Monte-Carlo, le tennisman numéro 5 mondial Stefanos Tsitsipas a pu le constater.  

Un avantage pris rapidement et géré tranquillement  

Jamais dans cette rencontre, l’ASM n’aura été inquiétée. Alpha Diallo avait lancé la machine en marquant les premiers points de la meilleure attaque d’Euroleague tandis que les Berlinois répondaient d’abord derrière la ligne (4/4 à 3pts) avant de ne plus rien rentrer du premier quart-temps et de regarder, impuissants, Dwayne Bacon (19pts) se chauffer sur un tir primé (26-22). Dans le second quart, Paris Lee se montrait décisif tandis que Christ Koumadje, le géant tchadien de l’Alba (2,23) se montrait maladroit à plusieurs reprises.

A la pause, l’écart était déjà creusé (49-37) et Gaston-Médecin imageait son enthousiasme par quelques tours de ola en attendant l’arrivée du Prince Albert II de Monaco, présent pour la seconde période afin d’admirer un Donatas Motiejunas (18pts, 4 rbds) bien inspiré à l’intérieur comme aux lancers malgré la tentative de déstabilisation de la vingtaine de supporteurs allemands présents en Principauté. L’ASM gérait, offrait quelques coups de folie comme ce poster énorme de Dwayne Bacon sur Christ Koumadjé et apprenait l’identité de son prochain adversaire par la voix de son speaker à 2’44 du terme de la rencontre: "C’est officiel car c’est terminé à Madrid, ce sera l’Olympiacos en quart de finale!"  

L’Olympiacos plutôt que l’ogre madrilène en quarts  

A Madrid, c’est la sensation. Après avoir mené de 20 points au cours du troisième quart-temps face au Bayern déjà assuré de terminer huitième, la Maison Blanche s’écroulait dans le dernier quart subissant un monstrueux 38-13. A se demander si la bande des Français Causeur, Poirier et Yabusele n’a pas lâché le match pour éviter Monaco en quarts.

"Je ne sais pas si c’était prémédité, souriait le coach monégasque Sasa Obradovic. Mais si c’est le cas, ce n’est pas de la peur… mais ça montre que nous sommes respectés." L’ogre madrilène, dix titres en Euroleague, 35 fois champion d’Espagne, ne sera donc pas le prochain adversaire de la Roca Team. A l’inverse de l’Olympiacos de Jean-Charles Livio (ex-ASVEL) ou Moustapha Fall, passé par la Principauté lors de la saison 2014-2015.

"Il n’y a que des grosses équipes désormais, reconnaissait le coach. On joue pour ce genre de match, c’est incroyable ce qu’on a pu faire en seconde partie de saison régulière. On est champion d’Europe de la phase retour (rires)."

Presque favori donc? "En play-offs, tout est plus difficile, assurait-il. Vous jouez contre des équipes très expérimentées qui ne paniquent jamais. Nous, on a plusieurs joueurs qui n’avaient encore jamais joué en Euroleague, c’est un aboutissement mais aussi le début de quelque chose. J’espère qu’on pourra apprendre avec ce genre de matchs." Il y a quelques jours, Monaco s’était largement imposé sur le Rocher (92-72) face au triple vainqueur d’Euroleague (1997, 2012, 2013) porté par un Mike James des grands soirs (25 pts) après avoir chuté au Pirée en novembre (86-65) lors de la phase aller. Ce n’était pas ce même Monaco, désormais prêt à battre n’importe quelle pointure du Vieux Continent.  

C.Brossard