Draft 2025: la NBA moins de 4 ans après avoir commencé le basket, le parcours dingue de Joan Beringer

Sa fiche d’identité
- Joan Beringer
- Pivot (environ 2,08m)
- 18 ans (né le 11 novembre 2006)
- Saison 2024-2025: Cedevita Olimpija Ljubljana (Ligue adriatique et Eurocoupe)
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Son parcours
Le mot comète est trop faible pour définir sa folle trajectoire. Aujourd’hui aux portes de la NBA, Joan Beringer a pris sa première licence de basket… en septembre 2021, soit il y a moins de quatre ans. Après avoir longtemps joué au football, il a été contraint d’arrêter car il ne trouvait plus de crampons à sa taille. Orienté vers le basket grâce à son physique, c’est l’un de ses meilleurs amis qui lui a appris toutes les bases, à commencer par un simple double-pas.
En U17, il débute la compétition au niveau départemental en Alsace avant d’être repéré par la SIG Strasbourg. Il y dispute deux saisons au centre de formation avant de quitter le club pour la Slovénie à l’été 2024. La SIG lui proposait pourtant d’intégrer son équipe en bout de banc, mais il a finalement choisi le Cedevita Olimpija Ljubljana, un club qu’il a découvert quelques mois plus tôt lors d’un entraînement au cours d’un bref séjour en Slovénie pour recevoir un traitement dans une clinique spécialisée.
À Ljubljana, il devait initialement jouer avec les jeunes en équipe réserve. Sauf que le pivot tricolore tape dans l'œil d’un certain Zvezdan Mitrovic, ancien coach de Monaco et de l’Asvel désormais aux commandes de la formation slovène. Il intègre la rotation de l'équipe première en tant que deuxième pivot et joue en moyenne plus de 18 minutes par match. Le tout dans une formation performante, Ljubljana ayant terminé sixième de son championnat et atteint les quarts de finale d’Eurocoupe cette saison.
Ses points forts
S’il a réussi à franchir les paliers aussi vite, c’est avant tout parce que Joan Beringer est un phénomène athlétique. Extrêmement mobile et très léger sur ses appuis, l’intérieur français est un véritable "rim runner", un pivot capable de courir de cercle à cercle avec une vivacité particulièrement appréciée par les scouts NBA. Précieux sur pick & roll, il est également très actif au rebond et au contre, ce qui fait de lui un protecteur de cercle très intéressant. Des qualités défensives et physiques qui sont d’ailleurs son billet d’entrée pour la NBA.
Mais résumer Joan Beringer à son physique est réducteur. S’il est parvenu à trouver un rôle sous les ordres de l’exigeant Zvezdan Mitrovic, c’est aussi parce qu’il est travailleur et doté d’une belle compréhension du jeu. "Être pris sous l’aile d’un compétiteur comme Mitrovic, avec un tel pedigree en Europe, c’est forcément bon signe", souligne Thomas Breton, spécialiste du scouting pour le média Envergure. "Avec son parcours et sa jeunesse (il est le troisième plus jeune joueur de la cuvée derrière Noa Essengue et Cooper Flagg, NDLR), le champ des possibles est assez large. C’est dur de mettre des limites à sa progression."
Ses axes d’amélioration
S’il a des qualités athlétiques et défensives clairement identifiées, Joan Beringer doit apporter de la diversité dans son jeu offensif. Jusqu’ici, il se montre décisif essentiellement près du panier après pick & roll et doit améliorer son footwork pour être encore plus dangereux dans le périmètre. Pour peser en attaque, il va également être contraint de développer son shoot. Il n’est pour l’instant pas capable d’être une menace à l'extérieur de la raquette (aucun trois points tenté cette saison) et a tourné à 59% au lancer franc dans le championnat slovène (53% en Eurocoupe).
"J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. J’espère tirer plus souvent à l’avenir. Je travaille aussi la lecture du jeu, mon dribble en phase offensive et être une menace n'importe où sur le terrain que ce soit à trois, dans la raquette ou en dehors”, a confirmé le principal intéressé.
Les comparaisons dans la NBA actuelle
Joan Beringer a lui-même estimé avoir un profil qui se rapproche de Dereck Lively, "par le rythme et la verticalité qu’il apporte". En plus de l’intérieur des Dallas Mavericks, le Français peut être assimilé à des pivots comme Jarrett Allen ou Wendell Carter Jr.
"Personnellement, je vois plus Isaiah Jackson, qui était un très gros prospect en sortie d’Université. Il avait un vrai bon rôle en sortie de banc des Pacers avant de se blesser cette année. Un energizer, très mobile, très bon protecteur de cercle, capable d’attaquer les espaces grâce à sa mobilité et sa légèreté d’appuis."