Fournier, dernier de cordée

Grand espoir du basket français, l’arrière Evan Fournier a quitté Poitiers pour Denver. Le dernier rookie made in France va tenter de faire son trou lors de la saison NBA qui débute dans la nuit de mardi.

Le petit Frenchie va devoir tout effacer. « Erase » comme sur sa X Box. Pour ses grands débuts avec Denver dans la nuit de mercredi face à Philadelphie, Evan Fournier va redevenir Mr Nobody. A tout juste 20 ans, soufflés ce lundi, le meilleur espoir de Pro A ces deux dernières saisons, débarque de Poitiers sans assurance tous risques. Drafté à la 20e place par les Nuggets à la fin de la saison dernière, le jeune arrière ne va pas peser lourd sur les parquets de la NBA. Nando de Colo, l’autre Français qui franchit l’Atlantique pour la première fois, nouveau partenaire de Parker à San Antonio, compte 68 caps et un titre de vice-champion d’Europe 2011.

Rien de tout cela pour Fournier, fils de parents judokas, et qui portera le numéro 94 comme… son département de naissance le Val-de-Marne. « C’est un premier pas, mais pas le dernier », promet Fournier. Car le grand gamin (1,97m) a brillé dans les catégories de jeunes (médaillé d’argent avec les moins de 18 ans au championnat d’Europe de 2009, médaillé de bronze avec les moins de 20 ans à l’Euro 2011). « Il est intelligent dans le jeu, a des qualités de percussion, et c’est un gros scorer », dit de lui Antoine Brault, assistant de Ruddy Nelhomme à Poitiers. Mais maintenant il lui faut passer un sacré cap. Le rookie en a eu un avant-gout au printemps 2011 aux Nike Hoop Summit, exhibition annuelle des espoirs US et étrangers sous les yeux des recruteurs. A Portland, il ne fait pas alors une grosse impression : 6 points, 6 rebonds… Bien moins que Parker et Batum à leur époque.

Karl : « Un 20e choix de la draft… »

A Denver, le coach George Karl n’attend pas la pépite tricolore. La franchise du Colorado est en pleine reconstruction après le départ la saison dernière de l’emblématique Carmelo Anthony, et l’entraîneur entend faire confiance aux cadres de l’équipe. « Je ne veux vexer personne mais je ne pense pas qu’un 20e choix de draft soit meilleur que Jordan Hamilton ou Julyan Stone et ils n’ont pas joué cette année », a déclaré Karl qui entame sa huitième saison auprès des Nuggets. « Je souhaite à Evan de faire aussi bien que Tony Parker mais ce sera compliqué », lâche Brault.

Louis Chenaille