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« Je rentre à la maison » : les explications de LeBron James

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Le feuilleton durait depuis des jours mais, plutôt que de prolonger le suspense, le quadruple MVP et double champion NBA a annoncé ce vendredi, via Sports Illustrated, sa décision de revenir à Cleveland.

Mieux que son show « The Decision », qu’il avait mis en scène pour annoncer son départ de Cleveland pour Miami, LeBron James à cette fois-ci fait confiance à l’écriture pour confier les raisons de son retour « à la maison ». Une sorte d’essai, raconté au journaliste de Sports Illustrated Lee Jenkins, dans lequel LeBron revient sur son amour pour son Ohio natal et son ambition de devenir un mentor pour les jeunes Cavs.

EXCLUSIVE: I'm Coming HOME by @KingJames http://t.co/3dAzWO3ZXH (via @SI_LeeJenkins) pic.twitter.com/wIxfyojPIQ
— Sports Illustrated (@SInow) 11 Juillet 2014

L'essai de LeBron James

« Avant que quiconque ne s’intéresse à où je jouerais au basket, j’étais un gamin du nord-est de l’Ohio. C’est là que j’ai marché. C’est là que j’ai couru. C’est là que j’ai pleuré. C’est là que j’ai saigné. Cet endroit a une place à part dans mon cœur. Les gens d’ici m’ont vu grandir. Parfois, j’ai l’impression d’être leur fils. Leur passion peut être dévorante. Mais elle me guide. Je veux leur donner de l’espoir dès que je peux le faire. Je veux les inspirer dès que je peux le faire. Ma relation avec le « Northeast Ohio » est plus grande que le basket. Je ne m’en rendais pas compte il y a quatre ans. Je m’en rends compte maintenant.

(Quand je suis parti) j’ai quitté quelque chose que j’avais passé longtemps à créer. Si je devais le refaire, je referais bien sûr les choses différemment, mais je serais quand même parti. Pour moi, Miami fut comme les études supérieures pour d’autres gamins. Ces quatre dernières années m’ont élevé tel que je suis. Je suis devenu un meilleur joueur et un meilleur homme. Je verrai toujours Miami comme ma deuxième maison. Sans cette expérience je ne serais pas capable de faire ce que je suis en train de faire aujourd’hui.

Je suis allé à Miami à cause de Wade et Bosh. Nous avons fait des sacrifices pour conserver Haslem. J’ai adoré devenir un grand-frère pour Mario Chalmers. J’ai cru que nous pourrions faire quelque chose de magique ensemble. Et c’est exactement ce que nous avons fait ! La chose la plus difficile à abandonner, c’est ce que j’ai construit avec eux. J’ai parlé à certains d’entre eux et vais parler aux autres. Rien ne changera jamais ce que nous avons fait. Nous sommes des frères pour la vie. Je veux également remercier Micky Arison (propriétaire du Heat ndlr) et Pat Riley (président du Heat) pour m’avoir donné quatre années incroyables.

J’écris cet essai parce que je veux une opportunité de m’expliquer sans être interrompu. Je ne veux pas que qui que ce soit pense : « il ne s’entendait pas avec Erik Spoelstra (l’entraîneur)… il ne s’entendait pas avec Pat Riley… Le Heat n’a pas su monter la bonne équipe ». C’est totalement faux.

Je ne tiendrais pas de conférence de presse. Après ça, c’est le moment de se mettre au travail.

J’ai toujours pensé que je reviendrais à Cleveland pour y finir ma carrière. Je ne savais juste pas quand. Après la saison dernière, me mettre « free agent » n’était même pas une option pour moi. Mais j’ai deux fils et ma femme est enceinte d’une petite fille. J’ai commencé à penser à comment ce serait de pouvoir élever ma famille dans ma ville de naissance. J’ai regardé d’autres équipes, mais je n’aurais jamais quitté Miami pour une autre franchise que Cleveland. Plus le temps passait, plus cela me semblait être la chose à faire. C’est ce qui me rend heureux.

Pour faire ce choix, j’avais besoin du soutien de ma femme et de ma mère, qui peuvent être très dures. La lettre de Dan Gilbert (au départ de LeBron, le président des Cavs avait publié une lettre quasi insultante sur le site de la franchise ; elle a été retirée il y a quelques jours), les sifflements des fans de Cleveland, mes maillots brulés – voir tout cela fut dur pour elles. Mes émotions étaient moins claires. C’était facile de dire : « Ok, je ne veux plus jamais avoir affaire à ces gens ». Puis vous vous mettez à leur place. Et si j’avais été un gosse qui admirait un athlète et que cet athlète me donnait envie d’améliorer ma propre vie, puis partait ? Comment aurais-je réagi ? J’ai rencontré Dan, face à face, nous nous sommes expliqués. Tout le monde fait des erreurs. J’ai aussi fait des erreurs. Qui suis-je pour garder une rancune ?

Réactions plutôt fortes au départ de James en 2010

'Now, where did I put that LeBron jersey?' http://t.co/uEqmDrAMih pic.twitter.com/wtu5xhbrsm
— James Dart (@James_Dart) 11 Juillet 2014

Je ne promets pas un titre. Je sais combien il est dur de tenir cette promesse. Nous ne sommes pas prêts. Jamais de la vie. Bien sûr, je veux gagner la saison prochaine, mais je suis réaliste. Cela sera un long processus, bien plus long qu’en 2010. Ma patience sera mise à rude épreuve. Je le sais. Je vais rejoindre une jeune équipe et un jeune coach. Je serai la « vieille tête ». Mais je suis très excité à l’idée de créer un groupe, de le faire évoluer et l’aider à atteindre un niveau qu’il ne pensait pas pouvoir atteindre. Je me vois comme un mentor et je suis motivé à l’idée de diriger ces jeunes talents. Je pense pouvoir aider Kyrie Irving à devenir un des meilleurs meneurs de la Ligue. Je pense pouvoir aider Tristan Thompson et Dion Waiters. Et j’ai hâte de retrouver Anderson Varejao, l’un de mes coéquipiers favoris.

Mais tout cela n’est pas lié au groupe où à la franchise. Je sens que ma vocation va au-delà du basket. J’ai la responsabilité d’être un leader et, de bien des façons, je la prends très au sérieux. Ma présence peut faire une différence à Miami, mais je pense qu’elle peut vouloir dire plus ici. Je veux que les gamins du Northeast Ohio, comme ceux que j’aide avec ma fondation, réalisent qu’il n’existe pas de meilleur endroit pour grandir. Peut-être que certains d’entre eux rentreront à la maison après leurs études, pour fonder une famille ou monter un business. Cela me ferait sourire. Notre communauté, qui s’est tant battue, a besoin de tout le talent possible.

Dans l’Ohio, rien n’est donné. Tout se gagne. Tu travailles pour ce que tu as.

Je suis prêt à relever le défi. Je rentre à la maison. »

Le tweet de Dan Gilbert

My 8-year-old: "Daddy, does this mean I can finally wear my Lebron jersey, again?"...Yes it does, son. Yes it does!
— Dan Gilbert (@cavsdan) July 11, 2014
La rédaction