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NBA: "Consolider la première place à la draft", Wembanyama annonce la couleur avant sa dernière saison en France

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Le prodige du basket français, Victor Wembanyama, 18 ans, a choisi de changer de club pour sa dernière année en France. Le pivot a signé aux Metropolitans 92 (Boulogne-Levallois) après une saison à l’ASVEL marquée par différentes blessures. Ambitieux, Victor Wembanyama a déjà marqué les esprits lors des matchs amicaux et se dit heureux d’être dirigé par Vincent Collet. Avant le grand saut en NBA la saison prochaine.

Victor Wembanyama , pourquoi avoir choisi ce nouveau défi aux Metropolitans 92 ?

Le club me propose un environnement agréable, protecteur, où je peux être à 100% focus sur le basket et mon développement uniquement. C’est le choix d’une certaine sécurité et d’une assurance avant de faire le grand saut.

Comment aborde-t-on la saison avant la draft ?

Avec appétit. J’ai hâte et j’ai envie aussi de profiter de cette dernière année en France car je sais que dans les 15-20 prochaines années, je n’habiterai plus ici. J’ai vraiment un bon sentiment concernant l’année qui arrive. J’ai l’impression d’avoir un statut un peu différent comme on sait que je vais partir l’an prochain. Mais je reste concentré et le but est de m’améliorer chaque année. Je veux continuer sur cette lancée. Mais les grosses échéances arrivent, le régime va monter.

Vous allez jouer un match par semaine (pas de Coupe d’Europe), c’est aussi pour cela que le projet vous correspond ?

C’est vraiment le format idéal. Je n’ai pas besoin de prendre de risque à jouer plus. Pour le développement, il n’y a pas mieux. Je vais pouvoir faire ce que j’avais fait par le passé mais que je n’avais plus le temps de faire ces derniers temps. C’est-à-dire du travail individuel, avec différents coaches, de la musculation...

Techniquement, y a-t-il quelque chose que vous voulez mettre en place cette année ?Et voulez-vous vous développer physiquement ?

Bien sûr. Ce qui va importer cette saison va être de "consolider" une éventuelle place de 1er pour la draft, ce qui est mon objectif, plutôt que de prendre 15kg et de prendre des risques. Être sûr de me renforcer et m’amener vers une situation sereine et propice à la NBA.

Qu’attendez-vous de votre relation avec Vincent Collet ?

C’était très important. Je l’ai côtoyé notamment au pôle France, à l’INSEP. Tout le monde sait que c’est sûrement le plus grand coach français. J’ai 100% confiance en lui au niveau basket, tactique. C’est quelqu’un de très ambitieux et qui respecte mon projet, avec qui je me sens de passer une année sereine et vraiment ambitieuse avant la draft.

Vous sortez de deux grosses performances en amical (deux fois 34 points contre l'Hapoël Holon et face au Darüşşafaka), où le collectif tourne autour de vous. Cela a pesé dans votre choix ?

Notamment oui, c’est ce que j’étais sûr d’avoir ici. Tout est mis en place sur dix mois pour apporter ce genre de performances collectives et individuelles assez régulièrement. C’est quelque chose qu’on ne sait pas trop, mais dans le basket français c’est dur de responsabiliser les jeunes, car on est souvent surclassé ici. Être responsabilisé c’est plus dur. Dans ma vie, j’ai rarement eu l’occasion d’avoir un collectif tourné vers moi. Ce sont des challenges différents mais en France, on manque de cette responsabilisation des jeunes. C’est deux écoles différentes.

Comment avez-vous vécu la saison dernière ? Avez-vous rempli vos objectifs ?

L’année a été longue. Il y a eu pas mal de choses inattendues, j’ai beaucoup appris car c’est la première fois que je me retrouvais dans un nouvel environnement. J’ai appris beaucoup sur moi-même, mes objectifs et mes besoins pour aller au plus haut niveau. C’est une saison séparée en plusieurs parties pour moi, avec des hauts et des bas pour mon équipe. Il y a eu des blessures, des absences. Mais le bilan est très positif: on est champion, un premier titre pour moi. Et d’un point de vue personnel, mon palmarès est sympa: meilleur jeune et 10 points de moyenne, ça va je trouve (sourire).

"J'ai toujours cette part, je ne sais pas si c’est de la fierté, de me dire qu’il faut qu’il n’y ait personne devant moi, que je dois être au-dessus"

Vous n’avez pas été épargné par les blessures l’an passé. Cela vous inquiète-t-il ?

Non, je n’ai eu aucune blessure grave, c’est rassurant. Tout le monde sait qu’en NBA l’accompagnement est le meilleur, à des années lumières d’ici et on sait très bien s’occuper de joueurs. Je ne m’inquiète pas.

Comment s’est passée votre rééducation et votre reprise (fin de saison dès juin à cause d’un souci musculaire) ?

Ça s’est bien passé. J’ai passé un moment aux Etats-Unis où j’étais entouré des meilleurs pour la rééducation. Comme à chaque fois, j’ai l’impression d’être revenu meilleur et ça se traduit sur mes deux dernières performances même si ce sont des matchs amicaux. On a joué deux belles équipes européennes. C’était mes meilleures performances en professionnel. Je me sens vraiment à l’aise dans cette nouvelle équipe, je sens que ça va bien se passer, d’autant que le coach revient.

Comment gérez-vous cette pression médiatique et les attentes aux Etats-Unis ?

La manière de gérer ça n’a rien à voir avec l’âge. Ça a tout à voir avec ma personnalité et mes objectifs. Je n’ai pas besoin de travailler sur ça. Par rapport à toutes les attentes, ce que je garde à l’esprit, c’est que tout ce que je fais c’est pour moi-même. Les attentes des uns et des autres n’ont rien à voir avec ma carrière. Ça ne m’apporte aucun stress. Je suis vraiment dans mon truc et tout ce que j’entreprends découle de moi, ma réflexion, mon travail. J’ai en tête ce que j’accomplirai dans le futur. Et j’avais en tête avant ce que j’ai déjà accompli. Ça ne découle de l’attente de personne excepté moi-même.

Être sélectionné en première position de la draft, en quoi est-ce vraiment déterminant sportivement ?

Sportivement, le plus intéressant est de toujours tomber dans une organisation qui va prendre soin du projet et du joueur. Je n’ai aucun doute par rapport à ça. C’est mieux d’être 2e, 3e ou 20e si après on a une meilleure carrière. Mais j’ai toujours cette part, je ne sais pas si c’est de la fierté, de me dire qu’il faut qu’il n’y ait personne devant moi, que je dois être au-dessus.

Propos recueillis par Valentin Jamin