NBA: La nouvelle saison en 4 questions

Rudy Gobert - AFP
Les Golden State Warriors peuvent-ils se planter (encore) ?
Forts d’une saison régulière exceptionnelle avec le meilleur bilan de l’histoire (73-9), les Golden State Warriors avaient tout pour décrocher une deuxième couronne consécutive en juin dernier. Champions NBA en 2014, la franchise californienne a néanmoins vu ses rêves s’envoler au terme d’un légendaire Game 7 face aux Cleveland Cavaliers. Devenue la première équipe à se faire remonter d’un 3-1 en Finale, Steve Kerr et sa bande ont décidé de frapper fort pour reconquérir les sommets et effacer cette terrible désillusion. Et même très fort puisque c’est Kevin Durant, ni plus ni moins que l’un des trois meilleurs joueurs de la ligue et MVP en 2014, qui a rejoint la Baie d’Oakland cet été. Ce tremblement de terre, qui n’est pas sans rappeler 2010, année où LeBron James avait décidé de faire force commune avec deux autres superstars Dwyane Wade et Chris Bosh au Miami Heat, a propulsé les Dubs dans une autre dimension. L’immense talent de « KD » cumulé à celui du double MVP en titre Stephen Curry, mais aussi aux deux All-Stars Klay Thompson et Draymond Green, en font d’ores et déjà la formation la plus excitante de l’histoire. Seulement, les grandes équipes ne sont reconnues que par leurs actes, et tout autre résultat qu’un « happy end » sonnera comme une déception singulière. L’équipe devra également gérer cette plus grande notoriété avec une énorme cible dans le dos.
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LeBron James et les Cleveland Cavaliers pourront-ils refaire le coup ?
Revenu il y a deux ans sur sa terre natale, LeBron James a déjà accompli sa prophétie : Ramener un titre à Cleveland, la ville qui lui a tant apporté. Ce premier sacre de la franchise a également mis fin à cette malédiction dans l’Ohio, à savoir 52 ans de disette tous sports professionnels majeurs confondus (NFL, NHL, MLB et NBA). Mais le King, toujours associé à Kyrie Irving et Kevin Love, n’a d’autres ambitions que de glaner une seconde bague consécutive, sa quatrième au total. La naissante armée que s’est construite son principal rival à l’Ouest va permettre aux Cavs d’avancer dans l’ombre, idéal dans cette quête de doublé. Pas de projecteurs et pas de recrues non plus, le champion a misé sur la continuité, sans changement majeur (seul le meneur remplaçant Matthew Dellavedova a quitté le club cet été pour Milwaukee). Récemment, le King a expliqué que son but était de dépasser Michael Jordan comme meilleur joueur de l’histoire. Pour ça, il faudra en passer par une septième finale consécutive (quatre avec Miami et deux avec Cleveland pour l'instant).
Quelles surprises peuvent émerger ?
Qui sera le Portland de cette saison ? La franchise de l’Oregon avait surpris son monde l’an dernier en se hissant en demi-finale de la conférence Ouest malgré un effectif en reconstruction. Quelques franchises auront leur mot à dire dans ce rôle d’outsider. A l’Est, les Boston Celtics, qui avec l’arrivée de l’intérieur Al Horford (ex-Atlanta Hawks), auront en tête au minimum ce second tour des playoffs qui leur échappe depuis deux ans. Loin des play-offs depuis maintenant trois ans, les New York Knicks ont été l’un des acteurs principaux de l’intersaison. MVP en 2011 mais en chute libre depuis à cause de nombreuses graves blessures, Derrick Rose débarque sans certitude à New York. Un gros pari du président Phil Jackson. Le français Joakim Noah foulera également le parquet du Madison Square « son rêve » comme il l’a expliqué, tout comme Courtney Lee et Brandon Jennings. La star Carmelo Anthony et la pépite Kristaps Porzingis, qui voulaient des renforts, sont servis.
Eliminés sèchement à chaque fois par Cleveland lors des deux dernières saisons, les Atlanta Hawks ont accueilli Dwight Howard cet été en provenance de Houston. Le pivot, décrié depuis trois ans, aura à cœur d’emmener loin la ville d’Atlanta où il a fait ses gammes jusqu’au lycée. Les Bulls, quant à eux, sont véritablement l’énigme de cette nouvelle saison. 9e l’an dernier et hors des play-offs, Chicago a fait partir ses cadres (Joakim Noah, Derrick Rose) en bout de course pour enrôler Rajon Rondo, triple meilleur passeur de la ligue, et surtout Dwyane Wade. Ce dernier, originaire de la ville, rentre au bercail après 12 années fructueuses passées au Miami Heat. Avec Jimmy Butler, ce « Big Three » intrigue, les trois larrons ayant le même profil, à savoir des créateurs avec une adresse extérieure suspecte.
L’Ouest réservera encore son lot de batailles. Même si les Warriors apparaissent comme l’épouvantail absolu, son principal rival texan, les San Antonio Spurs, sera revanchard. Eliminés à la surprise générale par le Thunder d’OKC en demi-finale de conférence, l’équipe va devoir faire sans sa légende Tim Duncan, jeune retraité depuis quelques mois. Pour le remplacer, Gregg Popovich a opté pour l’Espagnol Pau Gasol, fort de ses deux titres avec les Lakers en 2009 et 2010. Les Los Angeles Clippers et les Memphis Grizzlies seront également toujours dans le coup avec un effectif très peu modifié (seul Chandler Parsons a rejoint le Tennessee cet été, des joueurs de compléments aux Clippers), mais cela semble toujours un peu court pour le titre. Dallas aura également sa carte à jouer, les Mavericks ayant réussi leur été en chipant deux joueurs majeurs des Warriors, Harrison Barnes et Andrew Bogut, sacrifiés en raison de la venue de Durant.
Quelles nouvelles de nos Français ?
Ils seront 11 à fouler les parquets NBA cette saison. Pendant longtemps, on a cru qu'ils pourraient être 14 mais Axel Toupane, Damien Inglis et Livio Jean-Charles ont malheureusement été coupés lors de ces derniers jours. Beaucoup de choses se sont passées cet été pour nos tricolores, comme les contrats records signés par Nicolas Batum (120 millions de dollars sur 5 ans) et Evan Fournier (85 millions de dollars sur 5 ans), les changements de destination (Boris Diaw vers Utah, Kevin Seraphin à Indiana, Ian Mahinmi aux Washington Wizards, Joakim Noah et Damien Inglis direction New York et enfin Joffrey Lauvergne au Thunder d’OKC), et bien entendu les petits nouveaux avec Timothé Luwawu, drafté en juin dernier par les Sixers de Philadelphie.
Question ambitions, TP cherchera à récolter une cinquième bague tandis que Batum sera à la poursuite d’une première sélection au All Star Game. Fournier, dont la déception des JO n’a peut-être toujours pas été totalement digérée, sera l’une des têtes de gondole de l’ambitieux Magic d’Orlando. Enfin Rudy Gobert tentera de continuer sa progression et d’afficher son nom à l’une des trois meilleures équipes défensives de la saison. Idéal avant de signer un nouveau contrat qui s’annonce pharaonique l’été prochain.
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