RMC Sport

Bretagne Classic: les coureurs obtiennent le retrait de secteurs empierrés, les organisateurs "dégoûtés"

placeholder video
La Bretagne Classic, course du calendrier World Tour, se tiendra dimanche sans les deux secteurs empierrés initialement prévus. Ceux-ci ont été retirés à la demande de l'Union cycliste internationale (UCI), qui a écouté la fronde des coureurs.

Seules deux classiques françaises figurent au calendrier World Tour, le plus haut niveau du cyclisme mondial: Paris-Roubaix et la Bretagne Classic, qui se tient ce dimanche. Si les coureurs sont habitués aux pavés dans "l'Enfer du Nord", les secteurs empierrés prévus lors de la course bretonne ne passent pas. Les deux passages "gravels" ont été annulés par l'Union cycliste internationale (UCI) à la veille de l'événement, comme le rapporte Ouest-France.

Arrivés ces derniers jours, les coureurs ont par conséquent effectué la reconnaissance du parcours. Lors de celle-ci, plusieurs d'entre eux se sont plaints auprès de leur syndicat, pour demander le retrait des secteurs empierrés. L'UCI a finalement donné raison à cette requête, au grand désarroi de l'organisateur, qui a dû revoir ses plans à la dernière minute.

"L’UCI a interdit de prendre les deux ribins (le nom en breton, NDLR) demain. Le parcours doit être modifié en catastrophe. Je suis dégoûté. J’ai envie de venir sur la ligne de départ et de dire la course est annulée", commentait Jean-Yves Tranvaux, l'organisateur, auprès de Ouest-France.

"Le timing de la décision est déplorable et nous met en colère"

Les coureurs ont mis en avant la dangerosité des deux secteurs logiquement empruntés, mais aussi le côté aléatoire de la chose, avec de possibles crevaisons. "L’UCI, de son côté, a mis en avant un point de règlement, stipulant qu’on n’aurait pas déclaré un gravel lorsqu’on avait inscrit la course au calendrier, il y a plus d’un an, ont poursuivi les organisateurs. Ok, peut-être, mais l’instance aurait pu nous alerter bien avant, au mois de mai par exemple, quand elle a pris connaissance du tracé. Le timing de la décision est déplorable et nous met en colère. Et encore, je ne suis même pas sûr qu’on a commis une erreur. Les Strade Bianche doivent-elles prévenir de toutes leurs routes en terre quand elles inscrivent leur épreuve? Non. C’est la première fois que ça arrive. C’est écœurant."

L'organisation dénonce aussi "une forme de lâcheté" des coureurs et des équipes, qui ont attendu le dernier moment pour se manifester. "Cela fait plusieurs mois que les équipes et l’UCI ont reçu le parcours. Pourquoi est-on prévenu la veille à 15 h 30 que l’on doit annuler les gravels? C’est un manque de respect pour nous, bénévoles qui travaillons toute l’année sur cette épreuve, ont pointé du doigt les gérants. C’est une injustice, nous sommes écœurés."

Malgré la polémique qui s'installe en Bretagne, la course, qui a pris la suite du Grand Prix de Plouay, aura bien lieu. Sans les secteurs empierrés donc mais avec un plateau de choix, dont Tadej Pogacar, pour sa course de reprise après le Tour de France. Les regards se tourneront aussi vers Wout van Aert ou les Bretons comme David Gaudu ou Valentin Madouas.

GL