
Coronavirus: faire réparer son vélo s'annonce galère
Ce devrait être le grand gagnant de la crise du coronavirus. Le vélo pourrait envahir les rues des villes françaises à partir du lundi 11 mai, date du déconfinement. Tout est fait en ce sens chez les décideurs politiques pour éviter un afflux trop massif dans les transports et ainsi respecter, dans la mesure du possible, les gestes barrières. Anne Hidalgo, maire de Paris, a promis de poursuivre son effort sur la construction de pistes cyclables, des régions proposent des aides pour l’achat de vélo électriques et le gouvernement va débloquer 20 millions d’euros pour favoriser la pratique de la petite reine. Cela se traduira notamment par des chèques réparation de 50 euros.
Les modalités pas encore totalement précisées
L’annonce a provoqué un afflux des demandes auprès des magasins de vélo, qui avaient l’autorisation de rester ouverts pendant le confinement, étant considérés comme "prioritaires", notamment pour répondre aux demandes des travailleurs (personnel soignant, du secteur alimentaire ou des énergies). Mais aussi une course contre-la-montre pour répertorier tous les magasins agréés.
Comment fonctionnera ce chèque? Dans l’idée, un client n’aura rien à payer si la facture n’excède pas 50 euros, le gouvernement payant directement les professionnels. Dans les faits, le flou est encore de mise puisque le plan n’a pas été détaillé. "C’est en train d’être mis en place mais nous n’avons pas encore l’intégralité des éléments, ce qui nous pose problème", confie Boris Wahl, fondateur et PDG de Cyclabe, chaîne lyonnaise de magasins de ventes et de réparation de vélo qui compte plus de 50 boutiques en France.
Les délais pour les réparations devraient exploser
Chez les principaux intéressés, on craint déjà une saturation provoquée par l'application jugée trop tardive de ces chèques-réparation. "On souhaite faire le maximum d’interventions et de réparations dès maintenant sans attendre le 11 pour éviter un afflux massif en magasin ce jour-là, poursuit Boris Wahl. Nos ateliers étaient déjà saturés avant le confinement. Certains - comme à Paris, Bordeaux ou Toulouse - avaient déjà plus d’un mois d’attente pour réparer des vélos. On reprend rendez-vous avec nos clients dès maintenant mais certains préfèrent attendre pour bénéficier du chèque de 50 euros. On va essayer de faire les prestations aujourd’hui et de facturer en différé pour qu’ils puissent bénéficier de la prime. On souhaite qu’ils viennent le plus tôt possible sinon, ils risquent de ne pas être traités le 11 mai mais le 11 juillet."
Certains n’ont pas attendu pour s'équiper. Les ventes explosent, notamment dans les grandes villes. "Nous sommes dans une semaine historique pour les ventes de vélo électriques, confie Jacques, gérant de l’enseigne Vel’Air à Paris. C’est essentiellement pour aller au travail. Les gens ont peur d’aller dans le métro et cherchent cette solution." Des entreprises ou collectivités passent commande pour trouver des vélos à leurs employés.
Malgré cette demande accrue, les produits si convoités ne devraient pas manquer. "A priori, on ne risque pas de rupture de stocks puisque certains industriels ont continué de produire pendant le confinement, explique Boris Wahl. Il y a eu une interruption des livraisons mais nos fournisseurs ont constitué des stocks. On a des commandes qui sont livrées depuis la semaine dernière. La chaîne logistique fonctionne."