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Cyclisme: Bouhanni aimerait plus de coureurs maghrébins et africains dans le peloton

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Nacer Bouhanni, coureur d’Arkéa-Samsic champion de France sur route en 2012, aimerait une plus grande diversité dans le monde du cyclisme, comme il le confie dans une chronique à Ouest-France.

Après une année 2022 gâchée par une terrible chute lors du Tour de Turquie en avril (causée par un piéton, elle lui a occasionné une fracture d’une vertèbre cervicale), Nacer Bouhanni (32 ans) entame 2023 avec ambition. En attendant, le coureur d’Arkéa-Samsic s’est confié dans plusieurs chroniques à Ouest-France et traite de son rapport avec la France dans la dernière en date. Le champion de France 2012, né à Epinal (Vosges) raconte ses origines algériennes ("mes grands-parents sont d’Algérie"), son attachement pour l’Hexagone mais aussi le racisme subi enfant et durant sa carrière professionnelle. Il émet aussi le souhait de voir plus de divesrité au sein du peloton.

"La diversité, dans le cyclisme, ce n’est pas trop dans la culture"

"Nous ne sommes pas nombreux, comme moi dans le vélo, remarque-t-il. C’est un constat, mais il faut aussi le dire, la diversité, dans le cyclisme, ce n’est pas trop dans la culture. Ce serait bien, honnêtement, qu’il y ait plus d’Africains, de Maghrébins, dans ce sport. Ils sont peut-être plus attirés par d’autres sports, mais dans le vélo, la plupart des coureurs sont très Européens. C’est comme ça, je n’ai rien contre bien sûr, je me sens bien dans ce milieu, mais si ça pouvait être parfois un peu différent."

"Après, je ne suis pas là pour me victimiser, je n’ai jamais voulu trop parler des insultes racistes, moi j’ai toujours voulu me concentrer sur la suite et ne pas faire attention à quelques idiots, poursuit-il. Cet épisode, il y a deux ans (il avait été suspendu pour avoir tassé Jake Stewart contre les barrières lors de la course Cholet-Pays de Loire en 2021, ndlr), où je recevais pas mal de messages, je crois que la page a été tournée. À l’époque, je ne pensais même rien dire, je ne voulais pas leur faire cet honneur, puis j’avais finir par mettre un message sur Internet. Mais des journalistes m’ont alors contacté, et l’équipe m’a conseillé d’en parler."

Le sprinteur, sacré champion de France gendarmerie, puis militaire et enfin avec les pros, conclut sa chronique sur son rapport à la France par une déclaration d’amour. "Franchement, on a tout, en France, pour être heureux, estime-t-il. Bien sûr, il y a des trucs qui ne vont pas, mais on a beaucoup d’avantages en France et il faut en être conscient. Pour les jeunes, il y a ce qu’il faut pour bien grandir, s’épanouir. L’école, tout ça. Moi, j’ai eu le sport, et grâce à cela, j’ai réussi ma vie. Donc d’une certaine manière, je suis reconnaissant envers la France."

NC