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Cyclisme: "Je n'ai plus cette pression", confie Anthony Turgis avant Gand Wevelgem

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Une semaine après sa deuxième place sur Milan San Remo, Anthony Turgis s'est attaqué à la semaine sainte du cyclisme Belge. 13e vendredi de l'E3, il espère pouvoir jouer sa chance ce dimanche sur Gand Wevelgem, avec dans le viseur surtout, le Tour des Flandres dimanche prochain.

Une semaine après votre formidable deuxième place sur Milan San Remo, que reste-t-il de tout ça dans votre tête ? 

Plein de choses, l’équipe a super bien bossé en amont. A la fin je suis capable de réagir pour essayer d'aller attraper la victoire. Après il y’a eu une pointe de déception à l’arrivée, car il me manquait quelques mètres avec lesquels j’aurais pu gagner. Voir la victoire d’aussi près c’était une bonne chose. Jusqu’à la flamme rouge le groupe tournait bien derrière Matej Mohoric (vainqueur final), j’attendais l’ouverture, j’y suis allé d’instinct et ça a fonctionné, je ne pouvais pas faire le dernier kilomètre plus vite. 

Cette deuxième place à Milan San Remo s'ajoute à la quatrième sur le Tour des Flandres en 2020, vous gagnez en confiance et en maturité ? 

Avant je doutais presque un peu de moi. J’avais de la pression liée au résultat, je voulais toujours réussir pour remercier le travail de mes équipiers, j’avais l’impression de devoir faire ma place. Maintenant quand on court pour moi, je sais que je suis capable, je n'ai plus cette pression. Après Milan San Remo Peter Sagan qui était leader sur le papier a été content pour moi.

 E3, Gand Wevelgem, A travers la Flandres, Tour des Flandres, 4 courses mythiques en Belgique. Cette "semaine sainte" des classiques ça évoque quoi ? 

C’est une semaine où il faut être en forme avoir de la chance et bien se connaître pour faire des résultats. Sur toute une semaine on peut être bon tout le temps, mais si on est excellent un jour c’est encore mieux. On redécouvre aussi les courses avec le public, on entend notre nom, c’est un public ici de connaisseurs qui nous pousse, c’est une ambiance très particulière. Quand on arrive dans les monts à faible allure, dans un effort maximum, et quand on entend le bruit du public ça pousse. 

Gand Wevelgem, 248 kilomètres, quand on regarde le profil c’est plus pour les sprinters que l’E3 ou le Tour des Flandres, c’est une vraie Flandrienne ? 

Oui. Il y a un peu de pavés dans le mont Kemmel, ils ont aussi rajouté des chemins, il y a beaucoup de vent au départ, ça fait mal, il faut faire attention toute la journée, et puis il y a un final particulier avec une trentaine de kilomètres tout droit. Elle est un peu dans un autre registre en effet, mais elle reste exigeante.  

Le Tour des Flandres dimanche prochain, c’est votre objectif intime ? 

C’est une course de prestige, l’une des plus grosses de l’année, ça donne envie. Avec le temps, ça devient un rêve de la gagner. Le Tour des Flandres prend de la place quand on s’intéresse au vélo. J’ai fini 4ème en 2020 à un boyau du 3ème. J’étais déçu, mais j’espère un jour monter sur la boîte. C’est une approche différente de Paris-Roubaix, le public est plus fervent, il y’a plus de spectacle que sur Paris-Roubaix selon moi. L’ambiance dans les monts, c’est très festif, ça me ressemble beaucoup. 

L’arrivée de Peter Sagan dans votre équipe cette année, ça a changé quoi ? 

Il apporte beaucoup de choses. C’est un grand coureur, il apporte de la sérénité, de la confiance, même si Terpstra et Boasson Hagen avaient déjà apporté ça avant lui. Mais tout ça c’est de la confiance, du vécu. Sagan, il est respecté dans le peloton, et ça rejaillit sur nous, ça nous change. En tête de peloton, dans les placements décisifs certes il faut toujours faire sa place, mais si on est capable, avec lui c’est plus simple.

Propos recueillis par Arnaud Souque, à Wevelgem (Belgique)